4.1.2.3. Le retour en grâce de l’éclairage.

Alors que l’utilisation d’un éclairage pour rehausser les hachures avait été rejetée par la Commission de 1828, puis finalement autorisée pour la carte d’état-major par l’emploi d’un diapason, les cartes dérivées du 1 : 80 000, à la fin du 19e siècle, n’avaient généralement pas utilisé un tel artifice, même quand le relief était représenté par des courbes de niveau jugées peu expressives. Mais si l’emploi d’un estompage ne fut pas jugé nécessaire pour accentuer le relief sur les minutes et leur reproduction, exécutées dans un but strictement technique, il fut adopté pour la nouvelle carte de France au 1 : 50 000.

Dépassant les anciens débats autour de la direction de l’éclairage, la sous-commission présidée par Bassot décida d’appliquer un double estompage zénithal et oblique. Le diapason Goulier, développé pour le projet abandonné de carte au 1 : 50 000 en courbes dérivée du 1 : 80 0001133, fut préconisé pour l’éclairage oblique. Cependant, les instructions recommandaient expressément de ne pas chercher une application stricte du diapason, qui aurait été délicate à mettre en œuvre et n’aurait de toute façon pas été décelable sur les feuilles achevées, puisque la mesure de l’intensité d’une teinte n’était pas aussi évidente à l’œil humain que la mesure d’une distance entre deux courbes. Dans leur principe et leur application même, les deux estompages du type 1900 représentaient un souci d’expressivité assez typique de l’héritage figuratif de la conception fixiste. En 1923, le SGA reconnaissait lui-même que « le travail [de rédaction] [avait été] exécuté avec beaucoup de soin, de finesse, et dans un réel sentiment artistique »1134.

Notes
1133.

Voir partie 2, chapitre 3.3.2.2.

1134.

La Nouvelle carte de France. Op. cit., p. 100.