La combinaison de la polychromie et de la métallographie devait théoriquement permettre une révision plus rapide, puisque seules les planches contenant des détails planimétriques nécessitaient des modifications. Cette caractéristique avait d’ailleurs été une des principales raisons de leur adoption pour les nouvelles cartes du SGA.
Mais le nombre important de planches utilisées pour la carte de France au 1 : 50 000 type 1900 rendait la préparation des impressions très délicates. Malgré l’expérience acquise sur les différents projets de cartes en couleurs dérivées du 1 : 80 000, les variations chromatiques restaient mal maîtrisées, particulièrement dans les interférences entre les teintes d’estompage et les couleurs dominantes de la planimétrie (rouge, bleu, vert). Les expérimentations continues, les tâtonnements, les nombreuses vérifications et modifications nécessaires rendaient la production lente et peu économique, alors même que le budget de la carte de France était très limité. Ainsi, les premières feuilles ne parurent finalement qu’en 1906. En 1914, seulement quarante-trois feuilles étaient publiées, dont trois dans les Alpes (Tignes, Petit-Saint-Bernard et Lanslebourg), et une vingtaine en cours de rédaction.
Dans ces conditions, le SGA pouvait difficilement songer à une révision rapide et régulière de la carte. Dans les faits, les révisions, dont le nombre fut limité par l’arrêt précoce des publications en type 1900, s’avérèrent toujours très problématiques, ce qui participa d’ailleurs à la modification des spécifications de la carte après la première guerre mondiale pour répondre aux besoins de plus en plus aigus d’actualisation des données cartographiques1141.
Voir infra, partie 3, chapitre 4.2.1.