4.2. Le type 1922, les topographes-alpinistes et les cartes suisses : une normalisation durable de la représentation du relief.

Si la fin du 19e siècle avait marqué la généralisation de l’emploi des courbes de niveau sur les cartes topographiques officielles ou indépendantes, le traitement du relief, en particulier de la haute montagne, restait relativement hétérogène. De nombreux éléments liés à l’utilisation des courbes de niveau étaient employés sous des formes très variées dans les différentes cartes : l’équidistances des courbes de niveau, la mise en valeur des courbes maîtresses par un trait gras ou pointillé ou l’indication de l’altitude, la représentation des zones glaciaires, ou encore la figuration des zones rocheuses fortement déclives. L’affirmation de la conception utilitariste avait placé au premier plan les problématiques d’efficacité et de rentabilité de la production cartographique. Les premières décennies du 20e siècle furent donc dominées par un effort de normalisation de la représentation cartographique en général et de la représentation du relief en particulier. Pour répondre aux nouvelles problématiques industrielles et au retard accumulé par la carte de France, le SGA simplifia considérablement le type 1900, donnant naissance à ce qui fut appelé le type 1922. Sous l’influence des travaux des topographes suisses, les cartes du SGA et des topographes-alpinistes adoptèrent rapidement les mêmes bases de représentation du relief, provoquant une normalisation durable. Dans ce mouvement de généralisation du point de vue utilitariste, le dessin des zones rocheuses resta le principal bastion d’un héritage figuratif dans la persistance duquel les topographes-alpinistes jouèrent un rôle fondamental.