4.2.1.2. Un processus de rédaction et de reproduction un peu plus cohérent.

Le principal objectif de la modification des spécifications de la carte de France était de simplifier le processus de rédaction et de reproduction, afin d’accélérer le rendement et de baisser le coût de revient des feuilles. Cependant, les changements intervenus dans ce processus étaient relativement limités (encadré 7). Celui-ci s’avérait certes plus cohérent : il limitait le nombre de techniques différentes employées, par exemple en généralisant le recours au dessin par couleurs séparées sur papier Rives collé sur zinc, y compris à partir de 1926 pour la planche de courbes de niveau, auparavant établie par le procédé de la glace blanchie. Mais il conservait certaines étapes du processus suivi pour le type 1900, en particulier l’utilisation successive de différentes échelles : la transformation des feuilles du type 1900 et du type Alsace-Lorraine fut assurée en utilisant deux échelles de dessin, le 1 : 25 000 et le 1 : 40 000, puis à partir de 1927, l’échelle du 1 : 33 333 fut généralisée, parce qu’elle permettait de « faire tenir le dessin sur la plus grande feuille de papier utilisable par un dessinateur, tout en bénéficiant des avantages d’un dessin à une échelle plus grande (1/3) que la carte définitive »1149.

Encadré 7 :Processus de rédaction et de reproduction de la nouvelle carte de France au 1 : 50 000, type 1922 .
1) Assemblage des plans au 1 : 20 000 (minutes ou plans directeurs) sur une feuille de projection.
2) Réduction de la maquette ainsi obtenue au 1 : 33 333.
3) Photométallographie et impression en bleu non photogénique sur trois « zincs habillés de Rives ».
4) Dessin séparé sur ces planches dites fondamentales du noir, du bleu et du bistre.
5) Dessin ou collage à partir d’une composition en typographie, des écritures sur la planche du noir des écritures.
6) Etablissement de la planche de vert sur un zinc par réserves à la gomme et décalques de trames.
7) Etablissement de la planche d’estompage en lavis au pinceau sur une épreuve orohydrographique en bleu non photogénique, puis photographie tramée et report sur zinc.
8) Vérification des cinq zincs sur des épreuves d’essai tirées à la presse zincographique.
9) Pressage de zincs de tirages, permettant d’archiver les zincs originaux.
10) Edition sur machine rotative offset à partir des planches de tirage, détruites après coup.

Bien que moins complexe que pour le type 1900, ce processus de réalisation restait long et, si la publication des feuilles connut effectivement une certaine accélération, elle n’atteignit jamais un rythme satisfaisant avant la deuxième guerre mondiale. En 1937, seulement cent quarante-cinq feuilles du type 1922 étaient terminées ou en cours d’exécution sur un total de mille cent prévues1154, alors que la publication avait atteint un rythme annuel de douze feuilles. Un type militaire était également publié pour le 1 : 50 000 : il ne comportait que trois couleurs, sans vert ni estompage1155, tout comme le type 1922 défini pour la nouvelle carte de France au 1 : 20 000.

Notes
1149.

Etablissement d’une feuille de la carte de France au 50.000 e en couleurs, type 1922. Paris : Imprimerie du Service géographique de l’armée, 1936, p. 4.

1150.

Voir entre autre Ibid..

1154.

Le SGA. Op. cit., p. 98.

1155.

DURANTHON Marc. La Carte de France. Op. cit., p. 55.