1.1.2.1. Une orientation encore essentiellement militaire.

Le rapport de Hurault s’inscrivait dans une perspective militaire, favorisée par une conjoncture internationale particulièrement tendue, comme en témoignaient les remarques sur le manque de préparation à une éventuelle mobilisation. Mais les tensions diplomatiques ne justifiaient pas à elles seules la volonté affirmée par Hurault de « conserver un caractère essentiellement militaire »1221 au SGA. Bien qu’aucun auteur ne l’ait jamais souligné, il n’avait jamais été envisagé de faire du service cartographique officiel un organisme civil avant 1940. Au contraire, le rattachement de nombreux services annexes non cartographiques avait confirmé son rôle d’expertise technique au service de l’armée, un rôle que Hurault voulait encore accroître en donnant au service « un caractère de plus en plus technique et scientifique »1222. La proportion croissante de son travail destinée autant aux militaires qu’aux civils n’était d’ailleurs jamais soulignée pour remettre en cause son statut militaire, mais seulement pour demander une augmentation des crédits consacrés à son œuvre cartographique.

Je pense que dans l’esprit du colonel Hurault, la réforme envisagée ne correspondait pas à une transformation radicale du service, mais à l’achèvement de l’évolution amorcée par les décrets de 1911-1912 et 1914, pour la mettre en accord avec ses nouvelles fonctions. C’était d’ailleurs dans cette perspective d’adaptation plus que de transformation qu’il rappelait dans le premier chapitre de son rapport que, malgré l’extension notable de ses activités, le SGA était toujours régi par ces décrets, ce qui provoquait des difficultés à cause de l’inadaptation de son organisation, de l’insuffisance de ses effectifs et de ses locaux, du mode de recrutement de ses cadres militaires, et d’une préparation insuffisante à la mobilisation qui devenait de plus en plus probable au vue des tensions internationales1223.

Notes
1221.

Rapp. SGA 1938-39, p. 7.

1222.

Ibid., p. 7.

1223.

Ibid., p. 7.