1.2.2.1. Un regroupement inscrit dans l’ancien projet immobilier de réunion des services.

Les différentes sources témoignent encore du rôle fondamental du général Hurault dans l’organisation de l’IGN à partir des reliquats du SGA. Une dizaine de jours après sa nomination officielle à la direction de l’institut, Hurault obtint le regroupement de l’IGN à Paris lors de la Commission d’armistice de Wiesbaden, le 21 août 1940. Les Allemands imposèrent un officier-contrôleur à la nouvelle direction et considérèrent tout le matériel du SGA resté à Paris comme prise de guerre, mais l’essentiel de celui-ci fut finalement restitué à l’IGN pendant l’occupation, même si les Allemands se réservèrent l’exploitation d’une partie des machines d’impression.

Après de nouvelles négociations à Paris, la direction réussit à s’installer le 5 octobre dans une partie des locaux de la rue de Grenelle, occupés par les Allemands. Elle obtint ensuite la libération de l’ensemble des immeubles de cette rue et de quelques autres sites de l’ancien SGA, ainsi que l’autorisation de rapatrier les quelques milles tonnes de matériel stockées à Bordeaux. Les éléments installés à Montauban furent maintenus par trois arrêtés du 30 septembre 1940, devenant une « Annexe de l’I.G.N. en zone non occupée, avec mission de satisfaire aux besoins de cette zone et d’administrer tous les éléments de l’Institut qui y [étaient] stationnés »1240. Les annexes d’outre-mer furent placées sous l’autorité des gouvernements locaux et sous la direction technique de l’IGN par une loi du 8 février 1941.

Le regroupement de la partie centrale de l’IGN était ainsi achevé à la fin de 1941, mais les différents éléments rapatriés à Paris étaient dispersés sur huit sites différents, renouvelant la dispersion que déploraient les directions d’avant-guerre. Reprenant la réforme envisagée entre 1937 et 1939, Hurault relança, une période pourtant difficile, l’ancien projet de réunion des services au sein d’un seul et même établissement. Un ancien parc à fourrage situé à Saint-Mandé, près du bois de Vincennes, avait déjà été retenu pour un projet de construction avant la guerre : un décret du 19 février 1941 attribua ce terrain de trois hectares à l’IGN, et une loi du 4 juin 1941 affecta soixante millions de francs à la construction. Les travaux ne commencèrent vraiment qu’au printemps 1945, après l’expropriation des immeubles attenants et la libération de Paris. En 1950, le bâtiment central consacré au service de la photogrammétrie était terminé, mais l’ensemble ne fut achevé qu’en 1958 avec le bâtiment destiné aux services de géodésie et de topographie.

Notes
1240.

Rapp. IGN 1940-42, p. 17.