1.3. Les limites de l’essor industriel d’après-guerre.

A la libération de la France en 1944, l’Institut géographique national, bien que créé de façon tout à fait opportuniste en 1940, disposait d’une organisation complète qui s’appuyait sur des réformes souhaitées depuis longtemps par la direction du service cartographique et une orientation industrielle envisagée dès les années trente avec le développement des levés aériens. Même si sa direction la présentait comme remarquablement bien adaptée à sa mission de service public qui consistait à réaliser et publier les cartes de base des territoires français, la nouvelle organisation de l’IGN, conçue dans les conditions particulières de l’occupation, se révéla rapidement problématique dans de nombreux aspects de son fonctionnement. En effet, malgré un développement important de l’activité cartographique dans la décennie suivant la fin de la guerre, grâce à des investissements considérables des pouvoirs publics, le contexte de restriction budgétaire des années cinquante et soixante montra les limites d’un statut de service technique extérieur qui ne résolvait que très partiellement les problèmes traditionnels du service cartographique, et particulièrement celui de l’autonomie de fonctionnement.