Les activités de l’IGN étaient divisées entre une mission de service public dite « de vocation », qui consistait en la réalisation et la publication des cartes du territoire national et des colonies de l’Union française, et la possibilité d’assurer un certain nombre de travaux spéciaux, à des échelles supérieures ou égales au 1 : 5 000, pour des organismes publics français ou étrangers, dont le financement était strictement couvert par la rémunération perçue, sans utilisation des crédits budgétaires uniquement destinés à sa mission de vocation. Jusqu’à sa transformation en établissement public en 1966, l’évolution de l’IGN s’inscrivit entièrement dans ce cadre institutionnel structuré et stable, perçu à la fin de la guerre comme remarquablement adapté à la mission de service public de l’institut. Alain Sinoir divise cette évolution entre une période de développement (1947-1956), favorisée par une politique étatique de reconstruction et de modernisation, et une période de fragilité budgétaire (1956-1963), marquée par la diminution constante du budget affecté à l’institut1267. Toutefois, l’essor de son activité cartographique fut surtout permis par un investissement matériel considérable, engagé pour essayer de rattraper le retard acquis par la carte de France.
Ibid., p. 25-34.