2.1. Une orientation méthodologique et technologique fixée dès le début du 20e siècle.

Jusqu’au début du 20e siècle, les photographies aériennes ne pouvaient être prises qu’avec les seuls moyens de vol maîtrisés par l’homme : les ballons, captifs ou libres, et les cerfs-volants, parfois assemblés en train pour supporter la charge d’une nacelle contenant un homme. Les militaires s’étaient aperçus du potentiel de cette technique pour l’observation des situations statiques où les patrouilles de cavalerie ne pouvaient pas servir au renseignement. Dès les années 1860, les clichés aériens servaient de source d’informations pour la guerre de siège, mais la méthode ne devint véritablement efficace qu’à partir de 1880 avec la généralisation des plaques photographiques au gélatino-bromure qui permettait d’abaisser les temps de pause et d’obtenir ainsi des clichés plus nets – donc plus exploitables – malgré les mouvements du ballon ou du cerf-volant. Entre 1880 et 1914, les essais de photographie aérienne se multiplièrent dans les pays industrialisés1302, notamment avec le développement de l’aviation, et les militaires commencèrent à expérimenter son application aux levés topographiques. Rapidement identifiés, les problèmes spécifiques à cette application furent abordés par une recherche technique active. Motivé par une analogie trompeuse entre le cliché aérien et la carte, l’essor de la photogrammétrie aérienne s’inspirait pourtant fondamentalement de la photogrammétrie terrestre.

Notes
1302.

En France, de nombreux essais portèrent sur les clichés pris depuis des ballons : Tissandier et Ducom en 1885, Hermite et Besançon en 1897, Cailletet-Gaumont en 1898. ROUSSILHE H. Emploi de la photographie aérienne. Op. cit., p. 19.