2.1.1.3. Une situation moins contrastée que sa présentation.

L’efficacité relativement proche des services de renseignement français et allemand pendant la première guerre mondiale témoigne que la situation n’était pas aussi contrastée que ce que décrivirent les spécialistes des années vingt. Certes, le désintérêt des autorités militaires pour la photogrammétrie aérienne se reflétait dans une organisation minimale : l’armée ne disposait que d’un photographe par compagnie d’aérostatiers, d’une section de photographie aérienne en ballon libre organisée par le capitaine Saconney, et d’un seul laboratoire de téléphotographie. Mais les travaux des différents pays étaient bien diffusés en Europe, comme le montre la conférence que donna le spécialiste autrichien Kammerer à Paris en 1913. Les problématiques, les méthodes et les instruments de la photogrammétrie aérienne étaient donc à peu près aussi bien connus en France qu’en Allemagne ou en Autriche. Les orientations de la recherche étaient même suffisamment marquées pour que l’investissement tardif de la France dans ce domaine n’empêche pas un développement rapide et des innovations importantes, même au niveau international.