2.1.2.2. Le problème central du redressement.

Les déformations liées à l’inclinaison de la chambre photographique au moment de la prise de vue constituaient le problème central pour l’utilisation géométrique des photographies aériennes. Il était presque impossible d’assurer la verticalité de l’axe optique dans un avion, contrairement à son horizontalité facilement garantie par un trépied lourd lors de prises de vue terrestres. Les photographies étaient donc toujours sensiblement déformées à cause de l’inclinaison de l’axe optique et des inégalités du terrain. La méthode photogrammétrique reposait sur le principe qu’une photographie étant une perspective conique, les lois mathématiques permettaient de déterminer la position d’un point sur le cliché à partir de la position connue de la prise de vue. Mais l’inclinaison du plan de projection d’une photographie aérienne rendait l’opération beaucoup plus complexe. Surtout, elle empêchait l’utilisation de chambres multiples et de la méthode stéréophotographique, puisque deux clichés aériens contigus ne pouvaient être assemblés qu’à condition d’être dans le plan horizontal. Les progrès de l’aéronautique ne permettant pas d’envisager raisonnablement une solution pour assurer la parfaite horizontalité d’un avion en vol, les recherches en photogrammétrie se concentrèrent sur le problème du redressement des clichés aériens dans le plan horizontal, qui pouvait se résumer à l’application d’une transformation perspective.