2.1.2.3. Le photoperspectographe, premier appareil de redressement.

La méthode géométrique à appliquer pour redresser une photographie aérienne était bien connue : pour obtenir un cliché dans le plan horizontal, il fallait lui faire subir une transformation perspective dont les caractéristiques étaient déterminées par l’inclinaison de l’axe optique et l’angle de déversement de l’appareil autour de l’axe optique. Par contre, la conception matérielle de l’instrument était plus complexe. Le photoperspectographe de l’Autrichien Scheimpflug posa le principe de base repris par tous les instruments postérieurs : il s’agissait d’un appareil de reproduction photographique qui « au lieu de ne permettre que des agrandissements ou des réductions, [pouvait] produire […] toutes sortes de transformations de perspective »1309. En l’absence d’information sur l’inclinaison de l’appareil photographique au moment de la prise de vue, le photoperspectographe nécessitait de définir laborieusement la transformation appliquée à partir de calculs basés sur les repères connus (généralement par une triangulation préalable) présents sur le cliché. Ces difficultés stimulèrent la recherche pour l’inscription des données de prise de vue sur les clichés, afin de connaître, directement et sans calcul, l’inclinaison de la chambre au moment du déclenchement. Des dispositifs artisanaux avaient été utilisés dès la fin du 19e siècle, mais les premiers indicateurs de pente efficaces furent conçus pendant la première guerre mondiale. De la même façon, le photoperspectographe s’avérant d’une utilisation trop laborieuse, il ne fut jamais utilisé pendant la guerre, ce qui suscita la conception de nouveaux appareils de redressement pour accélérer l’exploitation des clichés1310.

Notes
1309.

Extrait d’une conférence de Kammerer en 1913, cité par CARLIER André-H. La Photographie aérienne. Op. cit., p. 9.

1310.

Voir infra, partie 4, chapitre 2.2.3.3.