2.2. La première guerre mondiale, catalyseur du développement des applications topographiques de la photographie aérienne.

Au déclenchement de la première guerre mondiale, les photographies aériennes restaient peu exploitées, que ce soit pour la reconnaissance ou la topographie. Mais la guerre de tranchée et les moyens importants investis dans la reconnaissance des positions ennemies sur le front donnèrent une impulsion considérable à leur emploi, qui détermina en grande partie l’évolution postérieure vers la généralisation des levés aériens. Alors qu’une organisation particulièrement étendue fut rapidement mise en place pour assurer les reconnaissances aériennes, les méthodes de la photogrammétrie terrestre, plus adaptées aux régions accidentées, ne furent utilisées que pour le levé rapide du camp retranché de Paris entre août 1914 et janvier 1915, par les mêmes officiers d’administration Coulon et Dussert qui s’occupaient en juillet 1914 des essais de stéréotopographie terrestre dans la région du Mont Blanc1326. L’absence de méthodes bien définies obligea les services militaires spécialement créés pour exploiter les photographies aériennes à développer une méthode originale qui fut assez rapidement formalisée pendant le conflit, mais demeura artisanale, en adéquation avec la nature des documents disponibles. Cependant, l’essor très marqué de la recherche en photogrammétrie aérienne favorisa une innovation instrumentale particulièrement active pendant la guerre, qui posa les bases du développement des applications topographiques de la photographie aérienne pour les années vingt et trente.

Notes
1326.

Rapp. SGA 1914-19, p. 232-233.