2.2.3.1. Les premiers appareils photographiques spécifiques.

Dans un premier temps, cet effort se concentra sur les appareils photographiques eux-mêmes. Une grande partie du matériel avait été réquisitionné en novembre 1914 sur ordre du général Bourgeois1345. Sa disparité empêchait de normaliser le traitement des photographies, complexifiant l’interprétation et la restitution par la multiplication des profils de clichés (format, focale, déformation). Au cours de l’année 1915, le matériel fut donc peu à peu remplacé par des appareils photographiques spécialement construits pour la photographie aérienne. Seulement trois longueurs focales étaient utilisées : 26, 50 (la plus utilisée) et 120 centimètres1346, avec des magasins contenant douze plaques 13 x 18 cm pour les deux premières focales et 18 x 24 pour la dernière1347. La restitution s’effectuait ainsi à partir de seulement trois types de clichés différents. Parallèlement, des dispositifs indicateurs de pente furent développés : basés sur l’utilisation soit de niveaux pour les Français (Batut, Liabeuf), soit de perpendicules1348 pour les Allemands (Zeiss, Goerz), ils étaient fixés sur un cadre placé devant l’objectif et pourvus de dispositifs de lecture transparents qui permettaient l’inscription automatique des données sur les bords du cliché.

Notes
1345.

Pour plus de détails, voir : Ibid., p. 18.

1346.

Dans les textes de l’époque, les longueurs focales étaient généralement exprimées en mètre ou parfois en centimètres, alors qu’elles sont aujourd’hui exprimées en millimètres, soit : 260, 500 et 1 200 mm. Compte tenu du format des plaques sensibles utilisées, il ne s’agissait pas de téléobjectif. Les appareils étaient tenus à la main, sauf celui de focale 120 cm qui était relié à la carlingue par une suspension à cardan.

1347.

BACCHUS Michel. L’établissement des plans directeurs pendant la guerre de 1914-1918. Op. cit., p. 131.

1348.

Sur le principe du fil à plomb.