2.2.3.3. Les appareils de restitution et de redressement.

Pour la restitution, le souci n’était pas d’uniformiser les instruments utilisés, puisque qu’il s’agissait essentiellement d’un procédé graphique reposant sur des instruments simples de construction géométrique (règles, compas, etc.), mais d’accélérer le procédé lui-même en remplaçant certaines manipulations manuelles par des opérations instrumentales. Deux directions différentes furent suivies. D’un côté, le capitaine du génie Vavon, chef du GCT de la IVe Armée, mit au point un type spécial de chambre claire adaptée à la restitution des photographies aériennes par graticulage : une fois la coïncidence de quatre repères obtenus par tâtonnements entre la photographie et le plan, l’opérateur n’avait « qu’à dessiner directement sur la carte les détails à restituer en suivant au crayon l’image de la photographie »1350. D’une utilisation facile et rapide et d’une précision suffisante pour le canevas disponible, la chambre claire Vavon connut un vrai succès : près de trois cent trente exemplaires furent construits pendant la guerre, afin d’en fournir plusieurs à chaque GCT et section topographique1351.

D’un autre côté, l’ingénieur hydrographe Roussilhe et l’ingénieur Clerc travaillèrent chacun de leur côté, entre 1915 et 1916, à la mise au point d’appareils de redressement photographique. Leur approche était plus générale et tentait de résoudre le problème fondamental pour l’exploitation des photographies aériennes. L’amplificateur-redresseur décrit par Clerc en octobre 1916 accouplait les mouvements de bascule des porte-clichés et de l’objectif lui-même : bien qu’un modèle de démonstration ait été construit, l’appareil ne fut jamais utilisé pendant la guerre. Par contre, l’appareil mis au point entre mars et mai 1915 par l’ingénieur hydrographe Roussilhe, sobrement nommé « appareil de redressement Roussilhe », fut distribué à certaines sections de photographie aérienne et permit d’accroître le rendement de la restitution des clichés. Il résolvait le problème de la détermination de la transformation à appliquer en projetant la photographie à redresser sur un plan figurant au moins quatre repères connus (par une triangulation ou par un canevas planimétrique existant, comme ce fut le cas pendant la guerre) et présents aussi sur la photographie qu’il fallait faire concorder par divers mouvements.

Notes
1350.

Rapp. SGA 1914-19, p. 70.

1351.

Ibid., p. 70.