3.2.4.3. L’impact sur l’équipement aéronautique.

L’adoption des prises de vue sur film permit d’envisager le renouvellement des avions du SAA sous un nouvel angle. Jusque-là, l’emploi des plaques photographiques avait nécessité des appareils disposant d’un grand espace intérieur et d’une charge utile importante, en général des bombardiers convertis qui revenaient cher en carburant et en entretien. L’utilisation de chambres à film modifiait considérablement la charge à emporter, puisque « un magasin à film avec un rouleau de 50 mètres [pesait] 18 kilos et [représentait] un nombre de clichés équivalent à celui de 2 magasins à plaques d’un poids total de 140 kilos »1541. Il devenait envisageable d’acquérir des avions plus légers, moins chers à l’achat et à l’utilisation, autant de raisons économiques qui participèrent à la généralisation des chambres à film. Entre 1965 et 1970, l’IGN s’équipa ainsi de trois Aero Commander type FL, des bimoteurs légers et bon marché, bien adaptés aux missions en France métropolitaine où la densité des aérodromes n’impose pas un grand rayon d’action. Dans une autre approche motivée par les nécessités financières, il acquit également un Mystere 20 en 19711542, un avion sophistiqué dont la cabine pressurisée et le plafond de 12 500 mètres permettaient « d’obtenir des clichés à très petite échelle en vue d’une exploitation cartographique économique », même s’il fut également utilisé pour certains levés de la carte de France, notamment dans les Alpes.

Notes
1541.

Un nouveau venu au SAA… Op. cit., p. 1-2.

1542.

Complété après 1974 par un deuxième Mystere 20 et deux Beechcraft Super King Air.