3.3. Le terrain comme obstacle au rendement industriel : la rationalisation des méthodes de levés aériens.

Durant les années vingt, les applications topographiques de la photographie aérienne étaient restées artisanales ou expérimentales : leur efficacité reposait essentiellement sur la compétence de l’opérateur qui exécutait, sur le terrain même, les travaux de préparation, d’identification et de complètement. Mais à partir des années trente, la généralisation du stéréotopographe, qui permettait une restitution complète et mécanique des clichés aériens, et la focalisation sur le rendement des travaux, inspirèrent un effort de rationalisation des procédés de levés aériens qui se manifesta dans l’équipement utilisé1543, mais aussi dans les méthodes de restitution. Même si les levés aériens conservèrent jusqu’à la seconde guerre mondiale certaines caractéristiques d’une pratique plus artisanale qu’industrielle, ils connurent durant les années trente et quarante une formalisation rapide, centrée sur l’idée que les opérations de terrain étaient la partie la plus coûteuse du processus et qu’il fallait donc la réduire au maximum. Cette problématique nouvelle s’exprima particulièrement dans la rationalisation des méthodes de restitution par l’optimisation de la préparation afin de limiter le complètement – notamment pour les régions de parcours difficile comme les hautes montagnes. Elle entraîna aussi l’exploitation systématique des photographies aériennes pour préparer et accélérer les opérations de révision.

Notes
1543.

Voir supra, partie 4, chapitre 3.2.