4.1.1.3. Une organisation industrielle.

L’organisation du travail de rédaction cartographique s’intégrait parfaitement dans l’orientation industrielle qui s’imposait au service cartographique depuis les années vingt. Je considère même qu’elle représente l’exemple le plus explicite de l’adoption du modèle industriel par la direction du service, notamment dans son utilisation du domestic system et dans la volonté évidente de généraliser des « procédés plus mécanisés mis en œuvre par un personnel moins qualifié »1598. En cela, cette organisation industrielle précoce concentre tout le paradoxe entre une exigence de qualité liée à l’affirmation du caractère scientifique de la cartographie et une nécessité de rentabilité liée à une situation financière difficile et à l’évolution commerciale de l’institut. Dans l’édition de 1961 de son ouvrage de référence pour le cours de rédaction cartographique, Georges Alinhac illustrait inconsciemment mais parfaitement ce paradoxe quand il affirmait que, « dans les limites imposées par cette condition de qualité, le processus [de rédaction de la carte au 1 :20 000] [devait] être le plus simple et le plus rapide possible »1599. Ce fut dans ce double objectif que la rédaction sur couches fut expérimentée, puis adoptée au cours des années cinquante et soixante.

Notes
1598.

ALINHAC Georges. Cartographie théorique et technique. T.2. Op. cit., p. 79.

1599.

ALINHAC Georges. Cartographie théorique et technique. T.3. Op. cit., p. 9.