4.2.3. « Conserver la valeur géométrique de la courbe » : la tentation topométrique.

La tendance scientifique de géométrisation de la représentation cartographique se manifestait particulièrement dans la représentation du relief et dans la figuration des masses rocheuses proches de la verticale, qui restaient les parties les plus sensibles à l’aspect artistique de la rédaction cartographique, notamment à cause des limitations de la projection horizontale. Dans les années vingt, le levé des régions de haute montagne par photographies terrestres restituées au stéréoautographe avait déjà entraîné diverses études autour d’une représentation strictement géométrique du relief, obtenue par les seules courbes de niveau restituées automatiquement1650. Sous l’influence des topographes-alpinistes, le SGA avait finalement adopté un compromis entre une représentation géométrique et artistique, mais le développement de la photogrammétrie aérienne, les possibilités offertes par la restitution au stéréotopographe, la volonté d’industrialisation de la cartographie et le déclin de l’influence des topographes-alpinistes favorisèrent la résurgence, à la fin des années quarante, de ce que j’ai appelé la tentation topométrique, c’est-à-dire la volonté de représenter la topographie de façon purement géométrique – ce que Georges Alinhac exprimait parfaitement en parlant du « désir de conserver la valeur géométrique de la courbe »1651.

Notes
1650.

Voir supra, partie 3, chapitre 4.3.

1651.

ALINHAC Georges. Cartographie théorique et technique. T.3. Op. cit., p. 9.