1.2.1. Les fonctionnaires techniques et administratifs.

Les quatre corps de fonctionnaires techniques étaient gérés par des statuts similaires aux corps homologues formant les cadres techniques du ministère des Travaux publics, mais avec un décalage sensible des rémunérations confirmé en 1948 et 19591685. Maintenant que leurs compétences étaient reconnues par des cadres spécifiques – une mesure principalement souhaitée par la direction afin d’assurer la stabilité du personnel qualifié dont elle disposait –, les fonctionnaires techniques de l’IGN cherchaient à obtenir non plus une reconnaissance, mais un alignement de leurs statuts sur ceux des autres cadres techniques de la fonction publique. Cette volonté fut l’objet d’importantes réformes au cours des années soixante et soixante-dix, parfois obtenues à la suite de rudes conflits sociaux.

Par un statut de septembre 1965, les ingénieurs géographes, recrutés en partie à la sortie de l’école Polytechnique, furent facilement assimilés aux ingénieurs des grands corps techniques de l’Etat. La situation était plus complexe pour les ingénieurs des travaux et les artistes cartographes, qui occupaient des fonctions relativement proches de direction du processus cartographique, mais dont les conditions de recrutement et de formation différaient suffisamment pour que les premiers s’opposent à un projet de fusion des deux corps, que soutenaient au contraire les seconds. En avril 1968, les ingénieurs de travaux furent seuls assimilés aux ingénieurs des travaux publics, mais le Premier ministre imposa finalement la réunion des deux corps en mars 1973, produisant des tensions au sein de l’institut et, accessoirement, la disparition de la dernière référence officielle à l’aspect artistique du travail cartographique1686.

La volonté d’aligner le statut des adjoints techniques sur les techniciens des Ponts et Chaussées entraîna également une opposition importante des adjoints techniques, recrutés à un niveau supérieur et bénéficiant d’une formation initiale plus longue. Après trois ans de négociation, leur statut fut finalement aligné avec celui des géomètres du cadastre en juillet 1963, leur titre devenant celui de géomètres de l’IGN. Les deux ans d’études qu’ils suivaient après un concours du niveau des baccalauréats scientifiques, furent finalement sanctionnés à partir de 1973 par un brevet de technicien supérieur d’études et de travaux géographiques.

Pour les autres types de fonctionnaires, moins spécifiques à l’IGN, la gestion était moins problématique puisqu’elle s’alignait sur des cadres existants, ceux des administrations centrales pour la centaine de fonctionnaires administratifs, ou ceux d’Air France pour les quelques dizaines d’agents d’aéronautique.

Notes
1685.

Respectivement, par le décret du 10 juillet 1948 concernant les grades et emplois de la fonction publique, et par l’ordonnance du 4 février 1959 rénovant le statut général de la fonction publique pour la Ve République.

1686.

Voir supra, partie 4, chapitre 4.2.2.2.