2.2. La représentation du relief, un compromis dominé par la tendance scientifique.

Depuis les débuts de la cartographie scientifique1708, la représentation du relief avait toujours été une délicate question d’équilibre entre une tendance scientifique à la géométrisation et une tendance figurative à l’expressivité. Les spécifications des cartes avaient toujours été une affaire de compromis entre ces deux tendances, même si le développement scientifique de la cartographie occidentale avait fortement privilégié la première. La généralisation des courbes de niveau à la fin du 19e siècle, loin de calmer les oppositions, n’avait fait que les renforcer avec la possibilité nouvelle d’une représentation topométrique. Les différentes factures adoptées à la fin des années cinquante pour la carte de France avaient marqué l’avantage pris par la tendance scientifique, mais aussi l’introduction définitive de la problématique industrielle dans l’équation. La fin des années soixante vit l’affirmation d’un quatrième facteur, souvent exploité dans les justifications officielles mais finalement assez rarement considéré jusqu’à cette époque : l’utilisateur de la carte, qui gagnait un pouvoir certain avec la nouvelle orientation commerciale de l’institut.

Notes
1708.

Comme je l’ai déjà précisé, on définit généralement comme « scientifique » une cartographie basée sur la mesure instrumentale du terrain.