Dans le domaine de la représentation du relief, l’acceptation des spécifications du type 1972 par les utilisateurs fut consacrée avant même les premières publications de feuilles de montagne dans ce type, lors d’un colloque tenu le 23 mai 1973 à Paris sur la cartographie des régions montagneuses1716. Organisé à l’initiative du directeur de l’IGN, Georges Laclavère, et du président de la Fédération française de la montagne (FFM), Lucien Devies, il réunissait des représentants de nombreux organismes intéressés par la représentation cartographique de la montagne, qu’ils soient ministériels comme l’IGN, le service Rénovation en montagne de la DATAR, l’Office national des forêts, la Section géographique militaire ou l’Institut de géographie alpine par exemple, administratifs comme les différents parcs nationaux, ou associatifs comme la FFM ou le Touring-Club de France – le CAF n’avait curieusement pas « pu » envoyé de représentants, mais Lucien Devies en était alors président honoraire.
Le compte-rendu du colloque montre à quel point les spécifications du type 1972 furent acceptées rapidement et unanimement par les usagers de la cartographie de montagne. Sur les vingt-sept pages du compte-rendu, cinq pages seulement étaient consacrées à la question de la représentation graphique du relief, dont quatre à un exposé de l’évolution historique présenté par Georges Alinhac. Tous les représentants présents s’entendaient pour dire que la facture adoptée sur la carte du Mont Blanc au 1 : 25 000 et généralisée dans le type 1972, était très satisfaisante. Les représentants des associations d’alpinistes affirmaient qu’elle marquait « un gros progrès par rapport aux cartes antérieures »1717. Veyret, directeur de l’Institut de géographie alpine, trouvait que la carte était « réussie dans son ensemble » et que « le rendu du relief [était] […] mieux adapté aux besoins des géographes »1718. Pour la première fois peut-être dans l’histoire de la cartographie scientifique française, ces utilisateurs exigeants reconnaissaient que la carte française était égale ou supérieure aux cartes suisses, les alpinistes trouvant qu’« on [pouvait] maintenant hésiter entre les factures française et suisse », alors que les géographes trouvaient le rendu du relief de la carte française « plus vigoureux et plus parlant que celui de la carte suisse »1719.
Colloque sur la cartographie des régions montagneuses. Op. cit.
Ibid., p. 9.
Ibid., p. 9-10.
Ibid., p. 9.