III.5- Etat laïque 

L’établissement d’un Etat laïque est toujours un sujet de controverse entre les différentes confessions libanaises. Certains groupes Chrétiens ont proposé un Etat fédéral (le courant du président Chamoun) comme une solution pour arrêter la guerre pace qu’ils pensent que la création du grand Liban était une faute historique. Des autres ont supposé que la solution est par l’édification d’un Etat laïque (courant du président Bachir Gémayel). Ces deux visions politiques, particulièrement celle d’un Etat Fédéral, ont été refusée de la part des Musulmans. Ces derniers considèrent que la première divise le pays en le rendant quelques cantons confessionnels. Ainsi que la deuxième est une transgression de la constitution établie en 1943, qui considère la religion et la confession comme les critères de la distribution des postes de l’Etat. D’autant plus que les musulmans refusent toute idée transgressant les lois religieuses ou la ‘’Chari’a’’.

En fait ils considèrent que le projet d’un Etat laïque est un « produit de l’Occident impérialiste opposé à l’islam, à sa Charî’a et à ses valeurs universelles » 705 .

Ceci explique l’existence d’un courant qui a demandé une modification de l’accord de 1943 le rendant acceptable de deux côtés Chrétien et Musulman (le courant d’Henri Faraoun). Signalons que cette classification des Chrétiens comme étant ‘’pour’’ la laïcité et les Musulmans étant ‘’contre’’ la laïcité, n’est pas solide, puisqu’on peut trouver des Musulmans qui sont ‘’pour’’ un Etat laïque et des Chrétiens qui le refusent. C’est une classification selon l’orientation générale dominée et il est tort de dire tout les Chrétiens sont ‘’pour’’ l’Etat laïque et tous les Musulmans sont ‘’contre’’ ce choix.

Dans ce tableau nous observons que 58,9% de la génération d’après guerre sont pour l’établissement d’un Etat laïque. Nous avons 35, 4%, des jeunes qui acceptent l’idée afin de supprimer le confessionnalisme

Ensuite, nous remarquons que 28,6% favorisent l’Etat laïque pour des raisons concernant le développement du pays, face à 20% qui l’acceptent pour unifier le peuple. Le pourcentage chute à 4% pour ceux qui souhaitent empêcher la politisation de la religion. Tandis que ceux qui refusent le choix d’un Etat laïque font 39,4%. Parmi eux, nous trouvons 20% des jeunes qui pensent que la laïcité n’est pas une solution au confessionnalisme, face à 15,4% des jeunes refusant de supprimer le rôle de la religion, et 12,6% des jeunes défendant le respect de la spécificité culturelle des groupes.

Nous concluons que les jeunes d’après guerre sont généralement pour construire au Liban un Etat laïque qu’ils considèrent comme moyen pour supprimer le confessionnalisme.

Notes
705.

Ibid., Islamisme, Laïcité et Droit de l’Homme, P : 32.