4-L’identité culturelle n’est pas unifiée 

La question de l’identité culturelle au Liban est toujours un sujet de controverse entre les différentes confessions.

Pour les Chrétiens, favorisant la diversité comme choix culturel du pays, ils considèrent que l'identité culturelle du Liban n'est pas arabe, à l’opposé des Musulmans, refusant la diversité culturelle catégoriquement de peur que cette dernière aboutit à perdre la culture arabo-musulmane et la langue arabe chargée symboliquement en tant que la langue du Coran.

Ainsi, l’identité culturelle est toujours un des sujets le plus polémiques au Liban. Elle est depuis longtemps un sujet de controverse.

En fait, une partie des libanais, la plupart du peuple, la considère’’ unique et unifiée’’ malgré la guerre. Ils sont convaincus que cette dernière peut l’ébranler, mais elle ne peut pas la diviser. Une autre partie, représentée par les milices, la considère déchirée, non unifiée, afin d’approfondir les écarts interconfessionnels contribuant à diviser le pays en introduisant la division culturelle entre les différentes groupes confessionnels. Cette division était une situation en leur faveur qui leurs apporte des bénéfices divers.

Alors, accepter de la considérée unique, cela signifie le refus des idées propagées par les milices pendant la guerre considérant qu’il n’existe pas une identité culturelle du pays, et si elle existe, elle est déchirée, incapable de renforcer l’appartenance au pays.

Les résultats affichent que plus que la moitié des jeunes 58, 3% considèrent que l’identité culturelle n’est pas unique et unifiée, face à 14,9% de ceux qui refusent cet avis. Alors que 26,9% des jeunes hésitent ou acceptent cette idée avec prudence.

Nous constatons que les attitudes des jeunes à l‘égard l’identité sont, relativement, influencées par les idées propagées pendant la guerre, et peut être par leurs appartenances confessionnelles. Or, en même temps, dans les interviews, nous avons remarqué qu’ils sont conscients que l’identité culturelle n’est pas unifiée, et qu’ils sont intéressés, et pleins d’enthousiasme pour l’unifier sur des nouveaux fondements en respectant la différence culturelle de chaque communauté, sans que cette particularité déchire le corps identitaire du fait de la prédominance de l’appartenance confessionnelle. Effectivement, il y avait une conscience ambivalente à l’égard de l’identité culturelle. D’un côté, les jeunes étaient convaincus que cette identité est’’ non unifiée’’ et ‘’déchirée ‘’à cause des conséquences de la guerre, d’autre côté, ils ne niaient pas que ces déchirures peuvent être les fondements pour construire une nouvelle identité culturelle, basée sur la diversité culturelle, riche par ses dimensions variées et complémentaires, faisant une entité culturelle composée de plusieurs éléments différents mais qui s’enchevêtrent pour donner à cette entité sa particularité et sa beauté ressemblant à une mosaïque riche par des couleurs variés.

Donc, les attitudes des jeunes sont convergentes autour l’idée que l’identité culturelle n’est pas unifiée.

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 52,81, ddl = 2, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.

En étudiant les attitudes des jeunes à l’égard de l’identité culturelle selon leur répartitions confessionnelles, nous observons que la majorité des jeunes Maronites 74,3% et des Orthodoxes 48,6% aussi bien que celle des Sunnites71,4% et des chiites 60% pensent que l’identité culturelle n’est pas unie, à l’opposé des Druzes qui ne leurs partagent pas cette perspective. Notons que presque le quart des jeunes hésitent à propos de la question proposée (voir annexe).

Signalons aussi la distinction de l’attitude des jeunes de celle des milices, puisque pendant l’application de l’enquête et d’après leurs précisions ‘’orales ‘’, ils déclaraient souvent leur refus de toutes les manifestations du confessionnalisme, et s’ils considèrent que l’identité culturelle du pays n’est pas unifiée, nous croyons que c’est pour montrer la richesse culturelle du pays, et que l’identité culturelle ressemble à une mosaïque.

Si nous essayons de voir les attitudes des jeunes à propos de l’identité culturelle, selon leurs répartition d’après leurs ‘’sexes’’ et le’’ type d’éducation’’ qu’ils ont reçu, nous comprenons que ces deux facteurs n’ont pas une grande influence sur leurs attitudes.

En fait, les chiffres ne présentent pas un grand écart entre les jeunes hommes et les filles. Le pourcentage varie entre 63,6% (des jeunes hommes) et 52,9 (des filles) pour ceux qui acceptent l’idée proposée, et, entre14, 8% (des jeunes hommes) et14, 9 % des jeunes filles pour ceux qui la refusent. Pareillement pour le type d’éducation puisque la majorité des jeunes sont ressortissants des écoles privées religieuses 50%, et Privées laïques 61%, ou Publiques 60%, acceptent l’idée que l’identité culturelle n’est pas unifiée. Pourtant la différence entre ceux qui hésitent d’accepter l’idée et ceux qui la refusent est entre 20,4% - 22 % chez les jeunes de l’école privée religieuse et de l’école privée laïque. Alors que les chiffres sont égaux, 20% chez les étudiants de l’école Publique (voir annexe).

Nous concluons que la perspective des jeunes à l’égard de l’identité culturelle en tant qu’identité non unifiée est indépendante du type d’éducation qu’ils ont reçu, et qu’il y a, relativement, une convergence d’avis à propos de la question en la considérant non unifiée.

La dépendance est très significative. chi2 = 29,01, ddl = 8, 1-p = 99,97%.

% de variance expliquée : 8,29%

Les cases encadrées en bleu (rose) sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement supérieur (inférieur) à l'effectif théorique.

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.

Savoir si le lieu de résidence peut influencer les attitudes des jeunes est un ‘’pas’’ qui nous semble essentiel. Les données récoltées révèlent l’influence de ce facteur sur les cognitions des jeunes. En effet, presque la moitié des habitants à Beyrouth 47,4% et à Mont Liban 52,3% acceptent l’idée que l’identité culturelle du pays est non unifiée. Ces chiffres montent jusqu’à 91,7% pour ceux du Nord du pays, avec l’absence totale des personnes qui la refusent. Puis, le pourcentage chute jusqu’à 71,4% des jeunes adoptant l’idée proposée ; habitant à la Békaa, pour arriver 64,6% pour ceux qui habitent au Sud.

Nous concluons que les jeunes habitants au Nord du Liban font la majorité parmi ceux qui admettent que l’identité culturelle est non unifiée, pourtant les jeunes habitants à Mont-Liban la refusent. Notons que les jeunes de Beyrouth font la majorité de ceux qui ont des attitudes prudentes et hésitantes à l’égard de la question proposée. Donc, ce sont les habitants au Nord du pays qui font que la balance penche vers l’acceptation de l’idée proposée.

La dépendance est très significative. chi2 = 22,24, ddl = 8, 1-p = 99,55%.

% de variance expliquée : 6,35%

Les cases encadrées en bleu (rose) sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement supérieur (inférieur) à l'effectif théorique.

Attention, 4 (26.7%) cases ont un effectif théorique inférieur à 5, les règles du chi2 ne sont pas réellement applicables.

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.