Considérée comme facteur du développement ou, à l’inverse, un facteur contribuant à la régression du pays, la diversité culturelle se trouve tiraillée entre ces deux points de vu qui sont en confrontation depuis longtemps. Comment les jeunes d’après guerre perçoivent la diversité culturelle, et quelles est leurs attitude à son égard ?
Les résultats montrent que la plupart des jeunes, 77,1%, considèrent la diversité culturelle comme facteur contribuant au développement du pays, tandis qu’une minorité de 3,4%, n’acceptent pas cette idée. Entre ces deux extrêmes, un groupe de 19,4% des jeunes, acceptent l’idée avec prudence.
Faisant recours à des notes récoltées, nous observons que les jeunes adoptants l’idée proposée ont 405 points, pourtant, ceux qui se positionnent à l’autre bout de l’échelle ont 18 points.
Nous concluons que la divergence des attitudes des jeunes est forte autour l ‘idée considérant la diversité culturelle comme facteur du développement, abstraction faite de leur appartenance confessionnelle, de leur type d’éducation, de leur lieu de résidence, que ce soient des hommes ou jeunes filles, puisque les chiffres dévoilent qu’il n’y a pas une grande différence entre les jeunes.
Commençons par l’appartenance confessionnelle, les données montrent que les Orthodoxes et les Druzes ont la même attitude aussi bien que le même pourcentage de 82,9%, face à 77,1% des jeunes Maronites, Chiites, et, 65,7% des Sunnites considérant la diversité culturelle comme un facteur du développement du pays.
Aussi, le type d’éducation, n’influence pas directement les attitudes des jeunes à propos de cette question. Qu’ils soient ressortissants des écoles Publiques, Privées religieuses ou laïques, la majorité des jeunes considère que la diversité culturelle contribue au développement du pays. En fait, les chiffres ne présentent pas un grand écart. Nous avons 81,4% des jeunes adhérents à des écoles laïques, face à 77,8% appartenant à des écoles religieuses et 72,5% ressortissants des écoles Publiques.
En analysant l’influence du lieu de résidence, il apparaît que les habitants de Beyrouth et du Mont-Liban présentent une ressemblance des attitudes. Les premiers font 84,1% face à 80,7% des seconds. Situation pareille pour les jeunes issus de la Békaa faisant 78,6% et ceux du Sud qui font 70,8%. Il reste à noter que parmi ces jeunes considérants la diversité comme facteur du développement du pays, nous avons 73,9% d’hommes et 80,5% de jeunes filles.
Nous concluons que les jeunes libanais ont retranché cette confrontation en faveur de l’idée que la diversité culturelle facteur contribue au développement du pays. Ce qui signifie que la majorité des jeunes Musulmans ne sont plus attachés à la perspective considérant la diversité culturelle comme un danger qui menace la culture arabo-musulmane. Ils ont fait un pas vers les Chrétiens adoptant cette perspective depuis longtemps. Effectivement, les jeunes Musulmans refusant la diversité culturelle font un petit groupe de 5,7% chez les Sunnites et les Druzes seulement.
Ainsi, un rapprochement de plus entre les jeunes Chrétiens et Musulmans encourageant l’espérance d’avoir à l’avenir une expérience réussie du partage culturel, puisqu’il démontre qu’un changement dans la mentalité des jeunes à l’égard de cette question est fait, sachant que « la possibilité pour qu’un individu influence la mentalité est vil…parce qu’elle appartient au domaine social publique» 708 .
La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 157,86, ddl = 2, 1-p = >99,99%.
Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.
Maatouk, F., Les mentalités, les raisons et leur rôle dans le domaine social publique, Journal AD-DIAR, Beyrouth, 29-30 Avil, 1994, P : 1.