Les causes de la guerre civile au Liban sont complexes, multiples et ont des enracinements dans l’histoire de la constitution du pays sans aucun doute. Et les trois possibilités de réponse présentées ne résument pas tous les facteurs contribuant à éclater la violence au pays pendant dix-sept ans.
Notre but est de savoir si les jeunes d’après guerre sont conscients de l’influence ‘’perverse’’ du confessionnalisme sur la vie socio-culturelle et socio-politique au pays, puisqu’il est un facteur longtemps investit pour approfondir le fossé entre les différentes communautés religieuses, au lieu d’être une valve de la ‘’sécurité’’ sociale et de l’équilibre politique.
Etant la génération de l’avenir concernée par l’expérience d’un partage culturel, nous pensons que plus les jeunes sont conscients des effets relativement ‘’négatifs’’ du confessionnalisme, plus l’espérance d’un partage culturel augmente. Plus les jeunes comprennent que l’opposition politique et l’absence d’un accord global entre toutes les communautés composantes du pays est un fait ‘’normal’’ se trouvant dans les autres sociétés (surtout celles démocratiques) en les détachant de leurs dimensions divisionnistes entre les Chrétiens et les Musulmans, plus il y aurait beaucoup de chance d’accélérer les pas du partage culturel interconfessionnel puisqu’ils font le fondement sur lequel se base toute expérience interculturelle à l’avenir.
D’après les données du tableau, il apparaît que plus que la moitié des jeunes 59,4% sont conscients du l’influence du confessionnalisme comme étant la cause principale de la guerre. Face à 51,4% des jeunes considérant que l’absence d’un accord global entre toutes les confessions est la cause principale. Cependant, un petit groupe de 7,4% pensent que la cause principale de la guerre consiste à la situation que les Chrétiens et les Musulmans sont deux groupes opposés politiquement.
Nous constatons que l’avis des jeunes d’après guerre est convergeant en se polarisant en deux groupes presque égaux, l’un pense que le confessionnalisme est la cause principale des conflits, l’autre perçoit que l’absence d’un accord global entre toutes les confessions est la cause responsable de la guerre.
En exposant l’avis des jeunes selon leur répartition confessionnelle, nous observons que la plupart des Maronites et des Orthodoxes faisant 57,1% pense que l’absence d’un accord total entre toutes les confessions est la cause principale des conflits. Alors que les jeunes Sunnites sont divisés en deux groupes chacun fait 62,9%. Le premier considère que le confessionnalisme est la cause principale des conflits, le second pense que celle-ci consiste en l’absence d’un accord total entre toutes les confessions. Cependant la majorité du Chiites 65,7% partage les Maronites et les Orthodoxes leurs avis en refusant totalement l’idée que les Chrétiens et les Musulmans sont deux groupes opposés politiquement, perspective adopté de la part des Druzes qui considèrent en masse de 68,6% que la domination du confessionnalisme est la cause principale des conflits.
Si vous voulez savoir comment ces avis se répartissent selon le lieu de résidence des jeunes, vous trouvez que 57,9% des habitants à Beyrouth pensent que c’est l’absence d’un accord global entre toutes les confessions qui est la cause principale des conflits, face à 59,1% des jeunes habitants à Mont-Liban considérant que celle-ci consiste à la domination du confessionnalisme sur la vie politique. Les chiffres croissent jusqu’à 83, 3% pour les jeunes issus du Nord du pays pensant que l’absence d’un accord global entre toutes les confessions est la cause principale de la guerre. Ce pourcentage chute jusqu’à 64,3% pour les jeunes habitant à la Békaa, puis il remonte de nouveau jusqu’à 70,8% des jeunes habitant au Sud du Liban qui partagent avec les habitants au Mont-Liban leurs avis.
En creusant plus profondément, nous avons essayé de voir l’influence du type d’éducation sur l’avis des jeunes concernant la question posée, nous remarquons qu’il n’influence pas directement les jeunes puisque la plupart des jeunes 61,1% des écoles Privées religieuses pensent que l’absence d’un accord global entre toutes les confessions est la cause principale de la guerre, alors que 54,2% des jeunes appartenant à des écoles laïques considérant que c’est la domination du confessionnalisme qui est la cause principale de la guerre, perspective partagée avec 70% des jeunes adhérents à des écoles Publiques.
Il reste à noter que 63,6% des jeunes hommes adoptent l’idée que la domination du confessionnalisme sur la vie politique est la cause des conflits, pourtant 57,5% des jeune filles considèrent que c’est l’absence d’un accord global entre toutes les confessions qui en est la cause.
Ainsi, nous constatons que les jeunes d’après guerre choisissent la première et la troisième proposition comme causes des la guerre. C’est autour de ces deux idées que la convergence se focalise entre les jeunes libanais, abstraction faite de leur appartenance confessionnelle et sexuelle, aussi bien que de leur type d’éducation ou de leur lieu de résidence.
La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 69,59, ddl = 3, 1-p = >99,99%.
Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.
Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).