8- L’unification des aspirations des libanais 

L’unification des aspirations des libanais est une question qui nous dévoile la conviction des jeunes concernant l’existence du pays et son unité, parce que durant la guerre, les milices ont été essayé de propager l’idée que le Liban n’existe pas et qu’il est impossible d’unifier le peuple et ses aspirations politiques afin que le terrain reste sous leurs domination politique. Cependant, il y avait à l’opposé des milices, une majorité du peuple et des politiciens qui croit à l’existence du Liban malgré toutes les épreuves. Pour eux, le Liban est un pays qui existe réellement, et qui a une identité, malgré qu’elle constitue un sujet de controverse entre les différentes confessions. C’est un pays qui vise une vie commune islamo-chrétienne et une expérience du partage culturel entre tous les groupes sociaux qui le composent.

Effectivement, les milices ont essayé de camoufler la voix de cette majorité croyante au Liban, par leur domination des médias, en diffusant toujours un discours idéologique et politique affirmant qu’il est impossible d’unifier les aspirations des libanais et qu’ils ne feront jamais un peuple uni d’un pays réel, le Liban n’est qu’un rêve du passé. Les milices reflètent les idéologies qui accordent la primauté à l’appartenance confessionnelle au détriment de l’appartenance au pays.

En s’appuyant sur les résultats du terrain, il nous apparaît que presque la moitié des jeunes libanais ‘’ d’après guerre’’ 44%, considèrent que l’unification des aspirations des libanais est possible.

Nous concluons que les perspectives des jeunes se convergent autour l’idée que l’unification des aspirations des libanais est possible. Cela signifie que les jeunes sont de plus en plus détachés de l’influence des idées des milices encourageant à renforcer l’appartenance confessionnelle, ils ont aussi des attitudes positives concernant l’existence et l’unité du pays, ce qui permet d’espérer une expérience ‘’réussie’’ du partage culturel entre les jeunes, et d’emblée d’être ‘’optimiste’’ à propos de l’avenir du pays.

La répartition des réponses des jeunes selon leurs appartenances confessionnelles nous montrent que parmi les jeunes qui désapprouvent que l’unification des aspirations des libanais soit impossible, les Druzes constituent la majorité 62,9%, et le pourcentage le plus bas se trouve chez les Maronites et Sunnites 22,9%. Pour ceux qui acceptent l’idée proposée, nous observons que les Maronites font presque la moitié 45,7% et ceux des sunnites qui l’acceptent avec hésitation, 48,6%.

Nous constatons que les jeunes Druzes, Chiites et Orthodoxes sont les plus détachés des idées propagées par les milices pendant la guerre, tandis que les jeunes Maronites sont les moins détachés, signalons une hésitation saillante chez les jeunes Sunnites.

La dépendance est très significative. chi2 = 32,08, ddl = 8, 1-p = 99,99%.

% de variance expliquée : 9,17%

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.

En essayant de voir si le système d’éducation, laïque ou religieux, peut influencer les avis des jeunes à l’égard de l’unification des aspirations des libanais, nous remarquons que la majorité qui refuse cette idée sont des étudiants ressortissants des écoles publiques 46,3%, tandis que la plupart des ressortissants des écoles privées religieuses 25,9% acceptent cette idée.

Nous constatons que l’inscription dans des écoles publiques permet aux jeunes de vivre une expérience de partage culturel puisqu’il y a des étudiants de toutes les régions et de toutes les confessions, ce qui leur permet d’être plus optimistes à propos de l’unification des aspirations du peuple (du fait de leur expérience personnel vécue à l’école), à l’inverse des écoles religieuses privées dont l’hétérogénéité religieuse reste mineure ainsi que le contact avec des étudiants différents culturellement ; d’où ils sentent la difficulté de la question proposée.

La dépendance n'est pas significative. chi2 = 2,37, ddl = 4, 1-p = 33,23%.

% de variance expliquée : 0,68%

Le chi2 est calculé sur le tableau des citations (effectifs marginaux égaux à la somme des effectifs lignes/colonnes).

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.

En tentant de voir les perspectives des jeunes selon leur répartition régionale dans le pays, nous observons que la majorité des jeunes habitants à Beyrouth 43,9% refusent considérer que l’unification des aspirations des libanais est impossible, pareil pour ceux qui habitent au Mont Liban. Cependant, la plupart des habitants du Nord du pays 41,7% hésitent à propos de la question proposée, situation pareille pour les résidents à la Békaa et Sud du Liban. Alors, on conclue que les jeunes habitants de la capitale et du Mont Liban sont moins nombreux que les habitants au Nord du pays à être sous l’influence des idéologies des milices renforçant les appartenances confessionnelles.

La dépendance n'est pas significative. chi2 = 10,34, ddl = 8, 1-p = 75,80%.

% de variance expliquée : 2,95%

Attention, 4 (26.7%) cases ont un effectif théorique inférieur à 5, les règles du chi2 ne sont pas réellement applicables.

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.