Les résultats du terrain montrent qu’un changement d’attitude est réalisé entre Chrétiens et Musulmans concernant des questions socio-culturelles considérées longtemps comme source de controverse et sujets polémiques.
Malgré leurs consciences que l’histoire du pays était une histoire conflictuelle, la plupart des jeunes de différentes confessions croient à la vie commune entre eux en refusant l’idée que le Liban est un simple rassemblement confessionnel et que l’unification des aspirations des libanais est impossible. C’est pourquoi, ils préfèrent l’unification du Livre Scolaire afin de créer un’’ but national commun’’ garantissant l’unification du peuple et du pays.
La diversité culturelle considérée comme source de menace de l’identité arabe n’a plus la même signification qu’avant chez les Musulmans. Un changement considérable s’est installé en adoptant le même point de vue des Chrétiens. Elle représente pour la majorité des jeunes Musulmans, un facteur du développement du pays. Nous avons remarqué aussi un changement au niveau de la langue arabe. Après avoir été longtemps sujet de controverse, les résultats montrent que le bilinguisme est le choix adopté des jeunes de toutes confessions. La langue arabe commence à être une source identificatoire et une référence identitaire pour les jeunes Chrétiens. Situation pareille chez les jeunes Musulmans par rapport à la langue étrangère.
Concernant les causes des conflits, les jeunes pensent que ce sont le confessionnalisme et l’absence d’un accord global entre toutes les confessions qui l’ont causé. Ceci explique leurs refus saillant du confessionnalisme en insistant sur un aspect proprement libanais du pays, ni arabe ni phénicien, ce qui démontre que les jeunes ont des nouvelles représentations de l’identité socio-culturelle du pays détachées de ceux propagées par les discours idéologiques. Ce détachement réalisé par les jeunes, d’un côté et la convergence des opinions des jeunes concernant les questions culturelles nationales et internationales, telles que la mondialisation et la révolution des médias, révèlent la présence d’un partage culturel entre Chrétiens et Musulmans au Liban.