Les résultats récoltés révèlent que les jeunes libanais d’après guerre vivent dans des milieux familiaux dont la religion a une portée considérable. Les chiffres montrent que 85,9% des membres de l’échantillon sont pratiquants. En, outre, les échelles d’attitudes montrent que presque la moitié des jeunes 42,4%, ont classé la religion soit dans la deuxième classe faisant 29,1%, soit dans la première classe en faisant 13,1%, ce qui montre l’importance considérable de la religion parmi les thèmes culturels proposés.
Généralement, les jeunes sont très influencés par le milieu familial adoptant la religion puisque la majorité des jeunes pratiquants sont comme leurs parents en majorité engagés par les pratiques religieuses, et particulièrement, leurs mères plus impliquées que leurs pères.
Cette implication religieuse se trouve forte chez les parents aussi bien que chez les jeunes. Elle est saillante chez les Maronites, Chiites, Sunnites, et moins forte chez les Druzes et les Orthodoxes.
L’engagement des jeunes à l’égard des pratiques religieuses de leurs confessions est influencé par le type d’éducation qu’ils ont reçu. Signalons que le choix de l’école des enfants est, habituellement, inséparable des attitudes des parents à l’égard de la religion, c’est pourquoi la majorité des jeunes pratiquants étaient ressortissants des écoles Privées religieuses.
Nous remarquons que les jeunes Maronites font la majorité parmi les jeunes chrétiens pratiquants 85,7%. Cependant, dans le camp des Musulmans ce sont les jeunes Sunnites qui font la majorité 80%.
Ainsi, la religiosité des jeunes est moins forte que celle de leurs parents, puisque l’implication religieuse des parents pratiquants varie entre 88,6% mères pratiquantes et 61% pères pratiquants face à 32,6% jeunes pratiquants. Donc, la continuité dans les liens parentaux et filiaux à propos de la religion commence à avoir une rupture, même si la religion, dans les sociétés traditionnelles, est un facteur qui influence directement la mentalité des jeunes et leurs attitudes.
Afin de savoir si les jeunes sont de plus en plus détachés de l’influence de leur appartenance confessionnelle, et s’ils ont des attitudes positives à l’égard de l’existence et l’unité du pays, nous avons eu recours à plusieurs questions dévoilant le refus de l’appartenance confessionnelle à travers l’acceptation des opinions
favorisant l’unité nationale, les choix culturels laïques et l’interaction interconfessionnelle.
D’après les résultats, nous avons remarqué que les jeunes ont une espérance à l’unification des aspirations des libanais, presque la moitié 44% la considère possible, ce qui permet d’espérer une expérience ‘’réussie’’ du partage culturel entre les jeunes.
En fait, les jeunes libanais de toutes les confessions manifestent toujours une tendance à dépasser l’appartenance confessionnelle concernant les questions sociopolitiques, mais en choisissant le futur conjoint, ils sont incapables de sortir du cadre de leur religion, même s’ils sortent du cadre de leurs confessions. Ce qui nous permet de dire que l’influence de l’appartenance religieuse est, probablemment, plus forte que celle confessionnelle en choisissant le futur conjoint. Ainsi, au sujet du mariage la catégorisation sociale est active, et les comportements discriminatoires sont, généralement, en faveur de l’endo-groupe. Ce qui nous montre que le type d’éducation laïque n’influence pas profondément les attitudes des jeunes. Son influence est, relativement, limitée et reste bloquée par la forte influence du milieu traditionnel dominé par un système de valeurs religieuses dominantes, aussi, dans les écoles publiques, les jeunes penchent plus vers la religion que vers la laïcité.
L’attitude des jeunes à l’égard de l’éducation religieuse à l’école nous a montré qu’ils sont prudents à l’égard du partage ‘’cultuel’’. Que ce soit pour des raisons religieuses, ou l’inquiétude de créer une confusion idéologique, le partage culturel au niveau religieux, comme au niveau du mariage, reste un projet difficile à établir.
En outre, plus que la moitié des jeunes 58,3%, considèrent que l’identité culturelle du pays est non unifiée. Nous interprétons que les attitudes des jeunes sont influencées par leurs appartenances confessionnelles, mais en même temps, nous considérons que cette conscience du déchirement de l’identité culturelle peut être un motif les encourageant, en tant que la génération de l’avenir, à faire l’effort pour l’unifier et la reconstruire sur de nouveaux fondements en respectant la particularité culturelle de chaque communauté.
Afin de savoir si les jeunes respectent l’Autrui différent, et s’ils sont tellement impliqués par la religion, nous avons essayé de connaître leurs attitudes à l’égard des non pratiquants, les résultats montrent que les jeunes pratiquants ont des attitudes favorisant de les conseiller, ce qui signifie qu’ils ne respectent pas la différence de l’Autre. Cependant, ceux qui respectent les attitudes des jeunes non-pratiquants font presque le quart de l’échantillon 22,3%. Ainsi, l’attitude à l’égard des non pratiquants est en corrélation avec les convictions religieuses des personnes, ce qui reflète leurs implications. Pourtant, l’acuité de l’appartenance confessionnelle commence à être plus faible qu’avant. Elle est remplacée par l’appartenance familiale, puisque tous les jeunes que ce soit du Nord ou du Sud du pays… tous, refusent l’appartenance confessionnelle et sentent que la priorité est pour leur appartenance familiale sans oublier leur attachement saillant au Liban. Ceci reflète qu’ils ont bien conscients et refusent les effets négatifs de l’appartenance confessionnelle qui n’est pas nécessairement influencée par le type d’éducation reçue à l’école, que ce soit religieux ou laïque.
A propos de l’établissement d’un Etat laïque, en tant que moyen pour sortir du confessionnalisme, les résultats du questionnaire montrent que plus que la moitié des jeunes l’acceptent. Les Maronites et les Chiites sont en majorité contre ce choix socio-politique, pourtant la majorité des jeunes Orthodoxes, Sunnites et Druzes sont pour un choix laïque. Ajoutons que dans la troisième échelle d’attitude nous remarquons que la balance penche vers les jeunes acceptant l’opinion favorisant la laïcité, et que les Druzes constituent la majorité d’eux.
Ce qui est remarquable dans ces résultats, c’est que les confessions qui sont réputées comme étant les plus traditionnelles (Orthodoxes, Sunnites et Druzes) sont celles qui favorisent un choix laïc. Ces données peuvent être considérées comme un signe de l’affaiblissement de l’appartenance confessionnelle, et un progrès vers la laïcité du régime politique.
Signalons que, d’après la première échelle d’attitude, les résultats révèlent que les jeunes, généralement, ont des attitudes qui préfèrent la religion au détriment de la laïcité. Ce concept, même s’il commence à aplaner son chemin au Liban, n’a pas réussi à être dominant. La laïcité, a donc besoin du temps pour être acceptée facilement par tout le monde au Liban. Elle est acceptée au niveau socio-politique, mais non pour profaner les aspects de la vie quotidienne.
Pour savoir si la religion et l’appartenance confessionnelle influencent la dynamique socio-culturelle, et d’emblée, le partage culturel, nous avons fait recours à l’échelle de Bogardus pour décrire la distance sociale selon plusieurs types de relations, telles que alliance par parenté, amitié, voisinage…etc.
Les résultats démontrent que l’influence de la religion et l’appartenance confessionnelle est, relativement, considérable, et que la dynamique socio-relationnelle est gouvernée par le principe de choisir, d’abord, les membres de la même confession, puis les membres de la même religion avant de réaliser des choix d’en dehors de sa religion, pour tous les types de relations proposées. Il était impossible de trouver un type de relation ne trouvant pas son origine dans sa confession, malgré qu’il y ait des cas où les jeunes préféraient les membres d’une autre religion, bien sûr, après avoir choisi d’abord les membres appartenants à leur confession citons par exemple, les Sunnites qui préfèrent en ‘‘relation de travail’’ prioritairement, les Sunnites puis les Maronites, ou bien, dans un autre exemple, les Chiites préfèrent comme ‘‘compatriotes’’, bien sûr après les Chiites, les adhérents à la confession Maronite et Orthodoxe.
Ainsi, la confession est le point de départ de tous les types de relations. Au sein de la confession, la distance sociale est presque absente puisqu’elle est le centre d’où ressortent toutes les préférences relationnelles.
Bref, la distance sociale est, généralement, modeste avec les membres de la même confession de l’individu, courte avec les membres de la même religion, elle devient de plus en plus longue en s’éloignant du centre, autrement dit, de la confession. Ainsi, l’appartenance confessionnelle et religieuse affecte directement la dynamique relationnelle interconfessionnelle des individus au Liban, même si leur influence commence à être faible sur la construction identitaire et les attitudes des jeunes en préférant des choix culturels laïques et refusant clairement le confessionnalisme,
En résumant les principales données récoltées et répondant aux questions posées, nous disions que la majorité des jeunes sont très impliqués par la religion, mais celle-ci a une portée considérable dans leur société, leurs familles et surtout pour eux-mêmes.
Cette importance de la religion n’a pas réussi à empêcher la volonté des jeunes d’avoir un Etat laïque, projet considéré difficile à réaliser actuellement, mais toutes les données montrent que la société libanaise s’oriente vers celui-ci, aussi bien que, vers le partage culturel.
En effet, nous remarquons q’une nouvelle culture politique et morale laïque adoptant le dialogue est à construire au Liban, permettant un travail collectif d’instauration du sens. Cette laïcité en naissance, doit intégrer les particularités culturelles des groupes confessionnelles et des minorités certes, néanmoins, pas comme des traits distinctifs de groupes particuliers, mais comme des éléments d’un ‘’patrimoine spirituel ‘’ commun.
La religion influence directement leurs avis concernant le mariage, l’éducation religieuse à l’école. Pourtant, ils se dirigent vers la laïcité dans leurs choix politico - culturels. En fait, nous pouvons dire que l’appartenance confessionnelle est affaiblie, en faveur de l’appartenance familiale, et que le partage culturel commence à tracer son chemin au Liban ; cela à travers la conviction des jeunes que l’unité des aspirations des libanais est possible, aussi bien que à travers leur attachement saillant au Liban. Ce qui confirme la première hypothèse secondaire.
Les différents résultats sur les opinions et les attitudes des jeunes concernant des questions considérées épineuses tout au long de l’histoire du pays permettent non seulement de décrire l’espace cognitif dans lequel l’identité socio-culturelle s’établit, mais, de dévoiler la proximité des perspectives entre Musulmans et Chrétiens. Cette proximité considérée comme indicateur de la présence d’un partage culturel entre eux.
Commençons par la vie commune. Un changement d’attitude considérable s’est installé : Pendant la guerre, le constat initial la considérait comme un projet impossible à réaliser puisque les Musulmans et les Chrétiens font deux groupes antagonistes chacun souhaite chasser l’autre. Mais, avec les jeunes d’après guerre, elle est devenue un fondement principal sur lequel se repose la structure sociale. En fait, 78,2% des jeunes dont 49,1% d’eux voient que la vie commune est une nécessité provenant de la structure de la société libanaise, abstraction faite de leur appartenance confessionnelle, sexuelle, de toutes les régions et tout type d’éducation. Ils perçoivent la société Libanaise comme une entité constituée structurellement des Chrétiens et des Musulmans, vivant ensemble et non comme étant un simple rassemblement confessionnel. Ce qui signifie que le partage culturel est présent dans le champ cognitif et la mentalité des jeunes puisqu’ils perçoivent que le pays est partagé entre les Musulmans et les Chrétiens au lieu de le voir un simple regroupement confessionnel.
Nous trouvons, aussi, la présence du partage culturel entre Musulmans et Chrétiens en abordant la question du Livre Scolaire. Les résultats montrent que la majorité des jeunes 74,3% de toutes les confessions sont en accord pour cette unification afin d’unifier le peule. Ce souci d’unifier le peuple reflète leurs désirs de vivre ensemble Chrétiens et Musulmans, et non pas chasser l’Autre qui est différent. Ils considèrent même, l’unification du Livre Scolaire, parmi les conditions indispensables pour créer un ‘’But National commun’’ garantissant la vie commune et l’unification du peuple. Cette unification que les Musulmans, longtemps, la perçoivent menacée par la diversité culturelle, recommandée par les Chrétiens. Soulignons, que la situation d’après guerre, et l’interaction interconfessionnelle ont réalisé une convergence saillante entre les jeunes Musulmans et les ceux Chrétiens de toutes les régions autour de la diversité culturelle. Il y a 91,4% des jeunes pensent que la diversité culturelle est un facteur qui peut mûrir l’unité nationale. Les jeunes Musulmans dont (85,7% Sunnites, 91,4% Chiites, 94, 3% Druzes) sont convaincu que la diversité culturelle est une source de richesse, après l’avoir considérée comme danger qui menace le pays. dans le même ère, un changement radicale des opinions des jeunes Musulmans considérant la diversité culturelle comme facteur du développement, abstraction faite de leur type d’éducation, de leur lieu de résidence, que ce soient des hommes ou des femmes. Il y a 82,9%, des jeunes Druzes considèrent la diversité culturelle comme facteur contribuant au développement du pays, face à 77,1% des jeunes, Chiites, et, 65,7% des Sunnites. Ce qui signifie qu’un bouleversement cognitif est effectué chez les Musulmans en adoptant la même perspective des Chrétiens. Ce fait, renforce et encourage beaucoup l’espérance d’avoir une expérience réussie du partage culturel dans l’avenir.
A propos de la cause principale des conflits, l’avis des jeunes converge en se polarisant en deux groupes presque égaux, l’un constituant 59,4% pensent que le confessionnalisme est la cause principale de la guerre, l’autre est composé de 51,4% perçoivent que l’absence d’un accord global entre toutes les confessions est la cause responsable d’éclater la guerre. Pourtant, un petit groupe de 7,4% pensent que la cause principale de la guerre concerne la situation entre les Chrétiens et les Musulmans comme étant deux groupes politiquement opposés.
La répartition des réponses selon l’appartenance confessionnelle des jeunes montre que la majorité du Chiites 65,7% partagent les Maronites et les Orthodoxes leurs avis en refusant totalement l’idée que les Chrétiens et les Musulmans sont deux groupes politiquement opposés, perspective adoptée aussi de la part des Druzes qui considèrent à 68,6% que la domination du confessionnalisme est la cause principale des conflits. Ce qui signifie que le partage culturel est présent dans le champ cognitif des jeunes, surtout, en refusant que les Chrétiens et les Musulmans soient deux groupes politiquement opposés.
En essayant de connaître l’attitude des jeunes à l’égard de la langue de l’enseignement, s’ils préfèrent l’arabe ou la langue étrangère, nous observons un changement saillant des opinons des Musulmans concernant cette question puisque la majorité d’eux 82,1% perçoivent que l’enseignement doit être en langue arabe et en langue étrangère, face à un groupe de 15,4% qui n’acceptent que la langue du Coran.
Nous constatons que les avis des jeunes de toutes les confessions étudiées se convergent autour du bilinguisme comme choix culturel. Ils perçoivent une identité culturelle composée de deux facettes, un arabe et l’autre étrangère, surtout l’anglais.
Ce qui signifie que les Musulmans ont réalisé un approchement considérable vers les Chrétiens en adoptant le bilinguisme fondement central de la diversité culturelle qu’ils revendiquent.
Les perspectives des jeunes se convergent autour l’idée que l’unification des aspirations des libanais est impossible. Il y a 44% des jeunes de toutes les confessions qui refusent l’idée que l’unification des libanais soit impossible. Or, ceux qui l’acceptent font 21,7%.
Cela signifie que les jeunes ont des attitudes positives à l’égard de l’unité du pays, ceci permet d’espérer une expérience ‘’réussie’’ du partage culturel entre les jeunes, et d’emblée d’être ‘’optimiste’’ à propos de l’avenir du pays. Nous constatons que les jeunes Druzes, Chiites et Orthodoxes sont les plus détachés des idées propagées par les milices pendant la guerre, tandis que les jeunes Maronites sont les moins détachés, signalons une hésitation saillante chez les jeunes Sunnites, ce qui rend le partage culturel plus facile pour les Druzes, Chiites et Orthodoxes que pour les Maronites et Sunnites.
A propos de l’aspect du Liban, 40% des jeunes perçoivent que le Liban soit un pays arabe ayant ses propres caractéristiques qui le distinguent des autres pays arabes dans la région. Face à 31,4% des jeunes considérant le pays proprement libanais, ni arabe, ni phénicien.
Ainsi, l’aspect du pays n’a plus un sujet incertain, les jeunes Chrétiens et Musulmans défendent une identité particulière du pays. Cela signifie qu’ils sont sortis de l’héritage culturel confessionnel et du discours idéologique transmis à travers la socialisation. Ils ont inventé de nouvelles perspectives ‘’proprement libanais’’ ou ‘’arabe à sa particularité’’. Ce qui signifie que la question de l’arabité du pays n’a plus pour les Chrétiens la même acuité en représentant la menace islamique, et la persécution Ottomane, elle commence à être un marqueur identitaire et les résultats de la première échelle d’attitude démontrent cette idée puisque la langue arabe a le premier classement. Ils ont commencé à accepter l’arabité du Liban à condition qu’elle se repose sur de nouveaux fondements en respectant la particularité chrétienne.
Les définitions des jeunes de l’identité socio-culturelle libanaise ne sont plus profondément liées à celle d’hier propagées par le discours idéologique, puisqu’il y a de nouvelles propositions des définitions découlant de nouvelles perspectives comme celle multiculturelle, ou d’une identité arabe avancée, ou encore proprement libanaise ni arabe, ni phénicienne. Voici donc, la réponse au premier but de la recherche visant à dévoiler comment les jeunes définissent l’identité socio-culturelle libanaise.
Presque la moitié des jeunes 49,7% définissent l’identité nationale en tant qu’un sentiment d’appartenance à un pays multiculturel ayant un visage arabe. Chiffres pas très loin des jeunes qui la considèrent un sentiment de loyauté et d’attachement aux racines qui font 47,4%. Alors que les jeunes qui définissent l’identité comme étant une identité multi visages Islamo-chrétien font 30,3%. Les chiffres chutent jusqu’à 4,6%pour ceux qui la conçoivent fragmentée et insignifiante.
Ainsi, l’identité représente pour les jeunes une entité multiculturelle ayant un visage arabe. C’est une identité à multi visage islamo-chrétien .Elle est inséparable du sentiment de loyauté et d’attachement aux racines. Ce qui signifie que le caractère multiculturel et l’arabité font les deux fondements principaux de la définition de l’identité socio-culturelle libanaise. Ces deux thèmes opposés auparavant sont devenus les deux axes sur lesquels repose l’identité libanaise.
Ainsi, les jeunes d’après guerre ont réussi à réconcilier les deux pôles opposés (multiculturel/arabité). Ce qui est, non seulement un indicateur, mais une incarnation pratique de la présence du partage culturel entre les Musulmans et les Chrétiens, puisque la plupart des Musulmans acceptent maintenant le caractère multiculturel du pays, et les Chrétiens acceptent l’arabité du Liban.
Concernant l’histoire du pays entre conflits et solutions , les jeunes quelque soit leur appartenance confessionnelle et sexuelle, leur type d’éducation et leurs lieu de résidence, leurs attitudes sont convergentes autour de l’idée que l’histoire politique du pays est conflictuelle au niveau interne, et influencé par des conflits externes que ce soient régionaux ou mondiaux .Ils considèrent que les politiciens ont un rôle passif qui n’aboutit pas à trouver une solution des conflits par ‘’l’Unité Nationale’’ du pays. Généralement ils ont la tendance d’accepter l’accord du Taëf comme meilleure solution des conflits du pays en dépit de l’hésitation et de la prudence saillante à son égard. Les jeunes Sunnites sont ceux qui l’acceptent, pourtant les Maronites font la plupart de ceux qui le refusent.
Par ailleurs, les données du terrain montrent que 41% des jeunes considèrent la mondialisation comme un stéréo graduel des peuples selon le culte du plus fort, face à 34,9% de ceux qui la perçoivent en tant qu’une richesse culturelle, et 33,1% ceux qui pensent qu’il faut y faire face car elle suscite et nourrit le patriotisme exagéré.
Cela signifie que les jeunes en encourageant la mondialisation sont conscients de sa dangerosité tout comme la domination du culte du plus fort, mais elle ne représente pas pour eux une menace, ce qui peut être considéré comme des dispositions à l’ouverture vers l’autrui. Parmi les jeunes ce sont les Druzes qui l’encouragent et les Sunnites qui la refusent. Cela signifie, peut être, que dans un contexte de partage culturel ce sont les Druzes qui contribuent à la réussite d’une expérience interculturelle plus que les Sunnites, aussi bien que les jeunes filles plus que les jeunes garçons.
Concernant les attitudes des jeunes à propos de la mondialisation, les résultats montrent que les attitudes des jeunes sont neutres et convergents autour de l’idée qui considère que la sauvegarde de l’identité culturelle et nationale des peuples devient un défi qu’exige la mondialisation. Ils refusent l’idée qu’il faut l’affronter parce qu’elle ressemble à un courant géant de l’américanisation.
Donc, les jeunes sont généralement ‘’prudent/pour’’ à l’égard de la mondialisation, ils pensent que sauvegarder ’’ l’identité culturelle’’ et le ‘’soi’’ est une question du passé. Il vaut mieux entrer dans le jeu de la mondialisation que d’être passif à son égard et s’isoler sous le prétexte de protéger le soi culturel. Mais il ne faut pas oublier qu’elle peut être un stéréo - graduel selon la culture du ‘’plus fort’’. Généralement, leurs attitudes encouragent l’espérance d’avoir une expérience du ‘’partage culturel’’ puisque la mondialisation se base sur ce concept.
Malgré l’hésitation à l’égard de la révolution des médias les jeunes, généralement, préfèrent la soutenir. Ce qui signifie qu’ils ont des attitudes, relativement, ouverte à l’égard des nouvelles médias, ce qui contribue - peut être- à encourager une expérience du partage culturel, que celle-ci dépasse de plus en plus ses frontières nationales pour être internationale et basée sur les médias.
En percevant la vie sociale comme commune entre Musulmans et Chrétiens, soucieux d’unifier le Livre Scolaire afin d’unifier le peuple, acceptant la diversité culturelle de la part des Musulmans et l’arabité comme marqueur identitaire de la part des Chrétiens en considérant l’aspect du pays libanais ayant un visage arabe particulier, en définissant l’identité en tant qu’entité multiculturelle ayant un visage arabe, ayant des attitudes optimistes à l’égard de l’avenir comme un pas malgré son histoire conflictuelle, et des attitudes ouvertes à l’égard de la mondialisation et la révolution des médias, tous ces opinions et attitudes nous permettent de considérer qu’il y a une présence du partage culturel entre les Musulmans et les Chrétiens au Liban. Ce qui répond au troisième et quatrième but de la recherche concernant que la convergence autour des questions nationales épineuses est un produit de l’interaction interconfessionnelle d’après guerre et concernant l’épanouissement du contact des cultures inter -confessionnelles au Liban en dépit des leurs divergences. Ce qui confirme notre deuxième hypothèse secondaire