CHAPITRE PREMIER. FONDEMENTS THÉORIQUES

Introduction 

La psychologie sociale nous offre un assortiment relativement cohérent des « Modèles théoriques » afin de mieux interpréter plusieurs aspects des relations interculturelles, surtout, dans les situations accompagnées d’une quête identitaire.

Le cadre théorique, ici, porte sur l’analyse de processus identitaires et représentatifs qui découlent au sein d’une dynamique sociale marquée par le conflit d’intérêt et souvent par la catégorisation, la comparaison sociale, afin d’avoir une auto-évaluation positive de soi.

C’est à partir d’une exigence impérative d’aborder le fait identitaire d’une manière pluridimensionnelle que nous nous sommes approchés sur le terrain de la psychologie sociale, domaine avoisinant de la psychologie interculturelle, notre préoccupation.

Dans notre recherche théorique, nous n’acceptons pas le principe d’analyse et d’explication se basant sur un seul paradigme psychologique ou sociologique…etc. En fait, nous admettons « le principe de la complémentarité disciplinaire» 1 , qui nous permet d’articuler « le social » et « l’individuel », et d’articuler « le psychisme » et « le culturel » ce qui répond bien à notre exigence sur le plan théorique. C’est pourquoi nous avons fait recours à l’interdisciplinarité en tant qu’« une approche scientifique qui s’enrichit de concepts supra-disciplinaires car sans ces apports, ces diverses disciplines resteraient emprisonnées dans leur propre cadre de conceptualisation » 2 .

En effet, notre quête conceptuelle débouche à un déplacement du champ de la psychologie sociale vers celui de la psychologie interculturelle, notant qu’il est impossible de traiter séparément les besoins individuels et les influences collectives.

Ce déplacement est un glissement du domaine de la psychologie sociale qui- selon Moscovici- met « en question la séparation de l’individuel et du collectif, [et qui conteste] le partage entre psychique et social dans les domaines essentiels de la vie » 3 , vers un nouvelle approche qui tend à être une nouvelle branche des sciences humaines.

Cette nouvelle branche que l’une de ses racines plonge en psychologie sociale, s’élève à un nouveau stade. Elle est une entité de nature distincte puisqu’elle accède « à un nouveau plan : celui d’une formation unitaire, harmonieuse transcendant leurs différences sans les évacuer » 4 afin d’établir entre les porteurs des cultures différentes une communication correcte qui respecte la différence culturelle.

Autrement dit, notre démarche a pour but de rejoindre la perspective de Camilleri qui pose le questionnement suivant : « comment instituer du commun à travers l’altérité, la différence, de façon à les surmonter sans les évacuer ? » 5 .

Alors, l’approche interculturelle coïncide bien avec notre préoccupation et nous nous situons à la croisé de deux champs notionnels : « L’Identité », « la Représentation Sociale», d’où les orientations théoriques des recherches sont diversifiées, une partie est relative au thème de ’’l’identité’’, l’autre est relative à celui de la ‘’représentation sociale’’. Commençons, donc, par le thème de l’identité.

Notes
1.

Devereux, G., (1980), De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, Paris, Flammarion, P : 43.

2.

Wijnands, P. et al., (1997), L’interdisciplinarité du discours sur l’identité culturelle : les mots d’auteur, in Terminologie et interdisciplinarité, Acte du Colloque organisé par le Centre de terminologie de Bruxelles, Louvain-La-Neuve, Peeters, P : 138.

3.

Moscovici, S., (1984), Psychologie sociale, Paris, P.U.F, P : 13.

4.

Camilleri, C., (1989), Chocs de cultures : Concepts et enjeux pratiques de l’interculturel, Paris, L’Harmattan, P : 389.

5.

Ibid., Chocs de cultures, P : 363.