I.1.1- Les théories de l’identité sociales

Avant d’aborder les théories de l’identité sociale, nous attirons l’attention que même si ces travaux peuvent connaître des réaménagements, des compléments ou des remises en cause partielles, elles sont largement validées par l’observation et l’expérimentation. Commençons, alors, par la théorie de Mead.

La plupart des recherches dans les sciences sociales se réfèrent à la théorie du Mead en étudiant l’identité et la constitution du Soi. Il présente un concept du soi comme inséparable socialement. Selon sa conceptualisation théorique, le comportement social du sujet est la source de la conscience individuelle. Il considère le Soi est constitué d’une composante sociologique, « le Moi, qui ne serait qu’une intériorisation des rôles sociaux, et d’une composante plus personnelle, le je » 12 . C’est à travers l’interaction dialectique entre le Je et le Moi, accompagné souvent par des tensions, que le Soi apparaît, et par l’exercice des rôles, que les individus construisent activement leur identité. Cette dernière est une synthèse entre les normes sociales intériorisées et l’expérience personnelle qu’ils ont. Elle n’est pas une substance, une structure, mais un processus. C’est le processus de communication sociale qui fabrique le Soi.

L’importance du travail du Mead, consiste à son essai d’articuler le côté psychologique et le côté social dans une dynamique identificatoire d’intériorisation des attitudes où l’interaction et la communication sociale sont inhérentes à la conscience du Soi.

Dans une perspective comparative, Festinger (1950-1954) démontre que le processus de comparaison sociale s’applique à la formation d’opinion, et à l’appréciation, à l’évaluation des aptitudes personnelles de l’individu. C’est une théorie qui « insiste sur le besoin que nous ressentons d’utiliser les autres comme source de comparaison afin d’évaluer nos propres attitudes et capacités. Ce besoin est d’autant plus fort que nous sommes dans l’incertitude quant au bien-fondé de nos croyances ou de nos opinions » 13 .

Ainsi, en l’absence de moyens objectifs non sociaux, on évalue ses opinions et ses aptitudes en les comparants avec les opinions et les aptitudes des autres. L’auteur ajoute que chez tout individu, il y a, aussi, une tendance à déterminer la justesse ou la fausseté de ses opinions.

Signalons que la tendance à se comparer avec l’Autre décroît quand la différence avec les autres accroît, tant que pour les opinions que pour les aptitudes. D’ailleurs, l’auteur a remarqué lorsqu’on demande à des membres d’un groupe d’émettre une opinion personnelle sur un sujet précis, quand il remarque que la plupart des membres de groupe d’appartenance sont en accord avec eux, voient renforcée leur confiance dans leur propre opinion et il est très rare qu’ils en changent.

Partant toujours d’une seule idée, la tendance à l’évaluation, Festingera essayé d’expliquer une multitude des ‘’faits ‘’ tels que l’attraction, le rejet, la communication dans les groupes, aussi bien que les changements d’attitudes et des comportements sociaux et la constitution des groupes. Lorsque dans le groupe, il existe des divergences dans les opinions ou les aptitudes, les membres d’un groupe exercent une action - une influence - afin de réduire ces divergences. Dans ce cas, soit l’individu modifie sa position afin de se rapprocher des autres membres du groupe, soit il essaye de modifier la position des autres membres de groupe, pour qu’ils soient plus proches de lui, autrement dit, pour créer une situation de dissonance « Lorsqu’une personne ou groupe conduit un individu à agir d’une manière contraire à ses convictions il y a création d’un état de dissonance » 14 . Cet état de dissonance que certaines la considère comme «  une situation de soumission forcée » 15 .

De plus, l’auteur a remarqué que lorsqu’un mouvement vers l’uniformité se déclenche dans un groupe, la modification des aptitudes est généralement beaucoup plus lente que dans le cas des opinions. Aussi, une tendance à redéfinir le groupe de comparaison de manière à en exclure les membres dont les opinions sont les plus divergentes. On cessera alors de se comparer à eux. La tendance à se comparer à d’autres décroît à mesure qu’augmentent les divergences d’opinions ou d’aptitudes. Nous nous comparons surtout avec ceux qui son proche de soi. D’après l’auteur, « Cela est vrai sans aucun doute » 16 .

Aussi, l’auteur pense que plus le groupe a du pouvoir d’attraction, les pressions vers l’uniformité, à l’intérieur de ce groupe, seront plus fortes, que ce soit dans le domaine d’opinion ou bien dans celui des d’attitudes.

Tajfel et Turner refusent l’idée de Festinger considérant que lorsque l’individu est confronté à un objet social, il s’emploierait à rechercher l’objectivité, en se référant à un autrui proche de lui-même. Pour eux l’objet social échapperait à la mesure, en faisant appel à la subjectivité.

En plus, pour Tajfel, le besoin de se connaître soi-même exige que le sujet abandonne son groupe d’appartenance, afin de faire des comparaisons loin d’être intra groupales. Le besoin de se connaître, comparativement à ce qui est au-dehors, encourage ainsi le sujet à aller explorer par delà de son groupe d’adhérence des éléments auxquels se référer. Aussi la théorie s’intéressait principalement aux effets intragroupes des processus de comparaison sociale (comme, par exemple, les prévisions sur l’uniformité qui s’exercent dans le groupe) tandis que la comparaison entre les membres de groupes différents peut parfois se faire à un niveau imaginaire mais rarement au niveau de la réalité.

Dans une optique conflictuelle, et non consensuelle comme Festinger, M. Shérif, partant des recherches réalisées sur le terrain, a élaboré un cadre théorique porté sur la compétition et la coopération entre groupes. Il aborde le problème des relations inter- groupales mettant en évidence comment par l’interaction les membres d’un groupe créent des produits collectifs comme les normes, les stéréotypes, les valeurs. Il voulait démontrer que le conflit entre groupes est indépendant d’éventuelles dispositions névrotiques personnelles. Ce sont le conflit d’intérêt et la compétition qui constituent les fabricants de la situation conflictuelle intergroupes.

L’importance de ses recherches est considérable « Shérif, en effet, n’est pas seulement à l’origine des recherches expérimentales dans ce domaine ; il a proposé aussi un cadre théorique apte à rendre intelligible l’évolution des relations compétitives ou conflictuelles entre groupes » 17 .

Pour l’auteur, les individus qui s’efforcent, dans une situation d’interdépendance, d’atteindre des buts qui les attirent tous, deviennent un groupe en disposant une structure hiérarchique stable, c’est-à-dire «une distribution spécifique des statuts et des rôles ; des normes de fonctionnement émergèrent et se différencièrent d’un groupe à l’autre » 18  . Or, au moment où le groupe est mis en contact avec d’autre groupes mais dans une situation compétitive opposent les deux groupes (un tournoi dans l’expérience de Shérif), au cours de cette phase de compétition, une forte hostilité se développe. L’auteur décrit que le groupe perdant s’empare du drapeau des gagnants et le brûle. Donc, « la compétition module fortement les perceptions, représentations et attitudes des antagonistes. Ainsi l’image de l’autre groupe devient très défavorable par rapport à l’image de son propre groupe. Les performances des co-équipiers sont surévaluées par rapport à celle des autres» 19 .

D’ailleurs, Shérif a remarqué que dans certains cas, une restructuration des groupes s’impose. Par conséquent, la hiérarchie sociale du groupe se change en renouvelant son « leader » par un membre plus actif dans la lutte avec le groupe antagoniste, afin que la solidarité du groupe augmente.

La question qui s’impose ici : si l’incompatibilité des projets de deux groupes abouti à l’hostilité, leur compatibilité apportera- t- elle la réconciliation ?

D’après l’auteur, la réponse est négative. Deux groupements peuvent très bien poursuivre des buts semblables et compatibles, sans pour autant réduire leurs hostilités, la tranquillité manifeste seulement lorsque les deux communautés d’enfants réalisant l’expérience du Shérif, doivent à plusieurs reprises, et inévitablement par un effort commun, résoudre des problèmes d’un grand intérêt pour tous. Cela se passe quand les groupes se trouvent devant des buts supra- ordonnés. C’est seulement à ce moment là où « la réalisation de buts supra-ordonnés, nécessitant l’effort commun de tous les membres de deux groupes réduit l’hostilité ; elle rend la perception de l’autre groupe plus favorable, et permet l’établissement de rapports de camaraderie entre les membres des deux groupes» 20 . C’est à cette condition que les acteurs de deux groupes constituent un seul groupe en développant une hiérarchie sociale et des règles spécifiques. Pourtant, lorsque deux groupes ont à réaliser des buts incompatibles, l’un deux ne pouvant réaliser son projet qu’à la condition que l’autre n’y arrive pas, une impression défavorable se développe entre les groupes et les membres de l’un n'estiment et n’accomplissent que des contacts hostiles avec ceux de l’autre. Ils augmentent la solidarité à l’intérieur de leur groupe, tout en adaptant la structure sociale, au besoin actuel du moment et à la situation de conflit.

Donc, nous pouvons constater que dans la situation ou les membres sont devant un but supra-ordonné, un réajustement relationnel devient possible, et par conséquent, une nouvelle réalité interactionnelle existe puisqu’à la fin de l’expérience, les projets et les intentions des deux groupes sont devenus identiques. « Shérif avait observé l’apparition d’une nouvelle répartition des choix sociométriques gommant l’habituelle distribution par laquelle des groupes distincts se séparent … » 21 .

Cette situation nous la considérons un cas limite de relations inter-groupes, dans la mesure où ceux-ci tendent à disparaître en tant qu’entités distinctes. 

Les résultats obtenus par Shérif ont incité quelques recherches qui ont vérifié leurs généralité, telles que celles de Black et Mouton effectuée en (1962) « sur des groupes de ‘’formation’’ composés d’adultes, cadre d’organismes industriels, d’instituts médicaux et de recherche » 22 .

Un autre recherche fait appel au modèle de Shérif, a été effectué par Diab en (1970) à Beyrouth au Liban dans un contexte social et culturel différent que celui du Shérif. Les groupes d’enfants sont sélectionnés selon des critères semblables à celle de l’expérience de Shérif : ils sont âgés de onze ans, ne se connaissent pas, mais ce qui divise les groupes cette fois-ci est la religion, ils sont moitié chrétiens et moitié musulmans.

En suivant les mêmes étapes effectuées par Shérif, Diab commence sa recherche par des activités communes entre tous les enfants afin que tous les choix relationnels, les appartenances religieuses et les capacités athlétiques se distribuent également dans les deux groupes. Quatre jours après, les deux groupes sont bien structurés, et par suite ils sont mis en compétitions.

La quatrième étape qui devait faire intervenir des situations de contact en réalisant des projets de nature supra-ordonnés, n’a pas pu se dérouler grâce aux interventions des adultes condamnant l’agressivité d’un côté, et l’incapacité des expérimentateurs à contrôler l’hostilité de certains enfants, d’autre côté.

Malgré ça, les résultats récoltés par Diab présentent beaucoup de similarité avec ceux obtenus par Shérif. Le groupe vainqueur évalue sa performance comme meilleure que celle de l’autre, l’inverse se passe pourtant pour le groupe perdant. Ce qui démontre que les individus ont habituellement tendance à juger leur groupe d’appartenance plus favorablement que les autres groupes dans une situation de compétition à cause de l’état de rivalité qui sous-tend la compétition.

C’est également dans une optique conflictuelle que Moscovici (1979) accède à l’étude de l’influence sociale en terme de majorité / minorité. Ses propositions théoriques « découlent de trois questions :

Pourquoi et comment la majorité et la minorité sont-elles capables d’exercer une influence ?

Dans quelles conditions l’influence prend-elle la forme soit de l’innovation soit de la conformité ?

Quelles sont les qualités qui, chez un individu, facilitent l’apparition du changement dans le groupe et dans la société ? » 23 .

L’auteur refuse les propositions théoriques du modèle fonctionnaliste qui considère que « dans un groupe l’influence sociale est inégalement répartie et s’exerce de façon unilatérale » 24 , et asymétrique, d’une source (le groupe) vers un cible (sous - groupe ou individu).

En fait, Moscovici conteste l’image passive de l’individu qu’offre le modèle fonctionnaliste qui le présente comme cible de l’influence en visant l’équilibre et la recherche d’adaptation par le biais de la conformité sociale. Il propose un modèle génétique où il souligne l’interdépendance de l’individu et du groupe. Le but de leur interaction et de l’influence est de maintenir le changement social et non le contrôle social, comme dans le modèle théorique de Heider.

L’auteur adopte une perspective considérant que l’individu et les groupes minoritaires peuvent être source des différents types des changements sociaux, en soulignant que « les conditions nécessaires pour exercer une influence demeurent inchangés, il faut être existé et être actif » 25 .

Donc, les propositions théoriques de Shérif et Moscovici paraissent couvrir une importance générale qui lui permet d’être généralisé et expliquer les cas limites de l’interaction inter-groupes, spécialement ceux où préside le conflit d’intérêt, un facteur qui a des influences sur la dynamique sociale, parmi d’elles, l’effet discriminateur  telle que la catégorisation sociale, un nouveau champ conceptuel grâce auquel la conceptualisation de l’identité psycho-sociale s’est constituée.

Sur la base de plusieurs observations recueillies du terrain et du laboratoire, Tajfel s’intéresse à étudier le phénomène de la catégorisation sociale. Le but de l’auteur est d’« expliquer pourquoi les êtres humains se conduisent parfois de façon méprisante, hostile ou destructrice envers d’autres êtres humains qui ne sont pas de leur clan, de leur nation ou de leur race ». 26

En psychologie générale, la catégorisation peut être considérée comme regroupement des objets qui partagent des propriétés communes en même catégorie. Alors, La catégorisation a une fonction simplificatrice de l’environnement qui permet aux individus de mieux le comprendre et le maîtriser.

En psychologie sociale, et d’après les théories cognitives, la catégorisation sociale c’est un « processus cognitif de classification et de simplification de l’environnement, sous-tend une dynamique de comparaison sociale des individus et de leurs caractéristiques » 27 .

D’après Tajfel, la catégorisation sociale est considérée « comme un système d’orientation qui crée et définit la place particulière d’un individu dans la société » 28 . Elle est aussi « les processus psychologiques qui tendent à ordonner l’environnement en termes de catégories : groupes de personnes, d’objets, d’événements (ou groupes de certains de leurs attributs), en tant qu’ils sont équivalents les uns aux autres pour l’action, les intentions ou les attitudes d’un individu » 29 .

Pour Tajfel, la fonction de la catégorisation est double : La première est cognitive, elle permet la structuration et l’organisation de l’environnement social, elle nous invite « à voir un monde plus structuré par conséquent plus explicable et contrôlable, mais aussi simplifié » 30 . La deuxième est identitaire, elle permet et contribue à la définition de l’identité sociale de l’individu.

Devant la complexité de la réalité sociale, l’acte de la catégorisation a un rôle qui tend à simplifier les similitudes aussi bien que les différences.

Les conséquences majeures, liés à la simplification qu’elle opère sur la perception des objets consiste à :

-L’augmentation des différences aperçues entre les éléments qui appartiennent à des catégories différentes. C’est l’effet de contraste qui tend vers la discrimination sociale.

-Une accentuation des ressemblances entre éléments appartenant à une même catégorie. Ici, c’est l’effet de l’assimilation débouchant à la stéréotypie.

Alors, la catégorisation sociale rend compte de la division des individus entre le « nous » et le « eux », entre « in-group » et «out-group », elle implique une minimalisation des différences intragroupe en même temps, elle maximalise les différences intergroupes. Ces résultats avaient été présentés dans une étude expérience de Tajfel et Wilkes appliquée en (1963) 31 « qui porte sur la perception de stimuli purement physiques […] sur les liens de catégorisation et de ressemblance à l’intérieur d’une même catégorie » 32 . En appliquant ces résultats sur le domaine social, Deschamps remarque, en s’appuyant sur les travaux de Tajfel, « si les stéréotypes peuvent être définis par un contenu, par les caractéristiques attribuées à un groupe social, les processus de catégorisation sociale interviendraient en ce qui concerne la perception de ces caractéristiques. La classification qui sert de base aux stéréotypes conduirait à accentuer les différences qui peuvent exister entre les membres du groupes sociaux différents et à minimiser les différence entre les membres d’un même groupe social, ceci rapportant à la classification (que ce soit objective ou subjective) » 33 .

Par ailleurs, Tajfel considère que l’acte de la catégorisation sociale a deux aspects : un aspect inductifet un autre déductif . L’aspect inductif, toujours selon l’auteur « consiste à assigner un item à une catégorie à partir de certaines caractéristiques de cet item, alors qu’il peut exister pour d’autres caractéristiques certaines divergences. L’aspect déductif est basé sur l’utilisation de l’appartenance d’un item à une catégorie afin d’associer à cet item les caractéristiques de la catégorie telle quelle, avec peu de vérification » 34 .

D’après Tajfel, le découpage de l’environnement social en catégories, de la part des acteurs, n’est pas hasardeux. L’auteur met en relief l’importance du rôle des valeurs dans les systèmes de catégorisation sociale. D’autant plus, il pense que la genèse de la catégorisation sociale s’articule sur des valeurs qui déterminent les orientations des acteurs à travers la surinclusion et la surexclusion qui servent à « la clarté et la netteté de la délimitation entre les catégories » 35 . Il pense que « plus il existe des différences de valeurs entre catégories sociales, plus les valeurs d’assignation tendront à l’inclusion dans la catégorie valorisée négativement et à l’exclusion dans la catégorie valorisée positivement » 36 .

Ainsi, nous constatons que les individus en général tendent à maintenir un système de catégories sociales associées aux valeurs. Il vise au maximum, la précision et la clarté afin de bien dessiner les contours de leur catégorie d’appartenance. D’après ces individus, cette délimitation est considérée nécessaire puisqu’elle oriente leurs attitudes, comportements, et leurs rapports avec les membres de l’autre catégorie ou des autres groupes sociaux. Alors, Comment sont les caractères des rapports entre les groupes réglés par les processus de catégorisation sociale ? La tentative de distinction et de différenciation entre le groupe d’appartenance et celui de ’’non appartenance ‘’ est un fait social bien connu, particulièrement dans les situations de compétitions ou de « conflits entre groupes » 37 .

L’actualité présente multitude d’exemples : que ce soit des groupes idéologiques ou ethniques qui s’affrontent d’une façon violente (guerres), ou bien, tout simplement, des groupes en compétition tels que les équipes sportives.

Pourtant d’après Tajfel, la concurrence et les conflits ne font pas des conditions indispensables pour provoquer un phénomène des évaluations positives de l’endo - groupe et négatives de l’exo – groupes 38 .

A travers les expériences du paradigme des groupes minimaux (PGM), l’auteur montre « qu’une catégorisation sociale de la division en groupe, basée sur un critère peu important, peut aller elle-même, sans que d’autres facteurs interviennent, conduire à une discrimination qui tend à favoriser son propre groupe » 39 .

Alors, le simple acte de catégorisation sociale peut par lui-même, sans autres facteurs intervenant, comme l’hostilité, aboutir à un comportement de discrimination envers l’autre groupe.

D’après ce processus de catégorisation sociale, les acteurs (ou bien les objets) qui se ressemblent, s’assemblent dans une même catégorie. Ce regroupement des individus dans une même catégorie incite leur homogénéisation et simplifie notre approche, aussi bien que notre évaluation et nos jugements. A ce propos Tajfel dit : « Ce qui doit comprendre des catégories ayant une grande unité interne et étant simultanément bien distinctes les unes des autres » 40 .

En catégorisant, nous encourageons une perspective stéréotypée du monde et des individus : tous ceux qui sont au sein d’une même catégorie, sont vus et considérés comme étant tous les mêmes, ils n’ont pas de définition qu’à partir de leur appartenance au groupe. C’est pourquoi les acteurs tendent à l’accentuation des similitudes intra-catégorielle et des différences inter-catégorielle, dont le but toujours est la préférence de l’endo-groupe résultante des processus de la catégorisation et de la comparaison sociale. D’où vient cette tendance universelle ?

En se basant aussi sur les expériences du paradigme des groupes minimaux(P.M.G), l’auteur a montré qu’une simple identification de l’individu avec son groupe d’appartenance est suffisante pour produire une distinction positive en faveur de ce groupe. Avec cette idée, nous remarquons que Tajfel met en relation la catégorisation sociale avec l’identité et le mécanisme de comparaisonsociale.

Donc, en privilégiant l’intra-groupe, les sujets peuvent maintenir une identité sociale positive, ce qui selon Lipiansky « passe souvent par la catégorisation, l’affiliation groupale, la différenciation et la discrimination inter-groupes » 41 .

D’ailleurs, nous remarquons que Tajfel prononce un besoin fondamental d’évaluation positive pour les individus, et pour les groupes. Nous pensons que cette tendance universelle de favoriser l’endo-groupe trouve sa source dans ce besoin d’évaluation positive commun chez la majorité des individus et des groupes, afin d’augmenter leur estime de soi et de préserver une image positive de son « identité », le thème que nous allons aborder en exposant sa définition et ses dimensions selon la perspective du Tajfel.

Les recherches de Tajfel différencient volontiers deux composantes du self : les identités personnelles constituées particulièrement par les attributs physiques et les traits de personnalités, et les identités sociales correspondant aux attributs auxquels appartiennent les sujets. Le mode de fonctionnement des deux types d’identités est supposé identique : elles composent les deux pôles d’un même continuum.

Pour l’auteur, l’identité sociale ou collective est conçue étant la partie du sentiment du soi qui est directement dérivée de la conscience de l’appartenance à des groupes sociaux, autrement dit, à une collectivité. Elle renferme la totalité des représentations et des éléments symboliques partagés, d’une façon consensuelle, de la part les adhérents au groupe, à ce propos il dit : « l’identité sociale d’un individu est lié à la connaissance de son appartenance à certains groupes sociaux et à la significations émotionnelle et évaluative qui résulte de cette appartenance » 42 .

Ici, nous remarquons que l’auteur propose une extension sociale autour de concepts qui articulent l’identité et la comparaison sociale puisqu’il considère que l’individu « essaiera de maintenir son appartenance à un groupe et cherchera à adhérer à d’autres groupes si ces derniers peuvent renforcer les aspects positifs de son identité sociale » 43 . Bien entendu, que Tajfel insiste sur l’idée que ces aspects positifs « n’acquièrent de signification qu’en liaison avec les différences perçues avec les autres groupes et avec leurs différences évaluatives » 44 .

Donc, il nous apparaît que la connotation positive ou négative de l’appartenance à un groupe est inséparable de la comparaison sociale : le simple besoin d’une estimation positive du soi devient, pour Tajfel, une exigence d’adhérer à des groupes évalués positivement par rapport à d’autres groupes, autrement dit, « l’identité sociale est la somme des relations d’inclusion et d’exclusion par rapport aux sous-groupes constitutifs d’une société » 45 .

Ainsi, le sentiment identitaire est généré par différents processus sociocognitifs, il est susceptible de manipulation et de transformation, c’est pourquoi il influence les comportements, tels que la participation sociale, l’acceptation ou bien le rejet des autres qu’ils soient les membres de son groupe d’appartenance ou d’autres.

D’après Tajfel, le mécanisme du rejet flotte à la surface si le groupe d’appartenance ne renforce pas les aspects positifs de l’identité sociale de l’individu. C’est pourquoi il l’abandonne, sauf s’il est impossible pour des raisons objectives, donc, il va « réinterpréter différemment les attitudes du groupe de manière à ce que les traits négatifs (par exemple statut inférieur) puissent être alors soit justifiés soit acceptable » 46 . Mais, nous attirons l’attention que cette acceptation est momentanée, et agit « de manière à modifier la situation dans le sens désiré » 47 . De plus, le rejet de l’autre peut exister lorsque l’identité sociale est menacée, c’est - à - dire lorsque la comparaison entre les groupes sociaux auxquels appartiennent l’individu et les autres groupes sont défavorables aux groupes d’appartenances. Ainsi, ce phénomène du rejet traduit la tendance générale, non seulement de valoriser et favoriser mais aussi de protéger l’endo-groupe. Le rejet, ici, n’est qu’une barrière qui protège ses groupes d’appartenances.

Donc, l’identité peut être évaluée positive ou négative selon les processus de comparaison sociale entre groupes contribuant aux identifications ou à la construction identitaire de l’individu.

En réalité, avant l’apport de Tajfel, les recherches, en général, ont abordé le thème de l’identité comme étant le caractère de ce qui est identique. En fait, le soi ne serai qu’une intériorisation passive des attitudes sociales ou que tous les individus seraient identiques et interchangeables. Alors, la question de la différence n’était pas prise en considération, celle de la dimension sociale et particulièrement l’interaction sociale comme processus à l’origine de la conscience individuelle du soi composé de « le ’’ Je’’ et le ‘’Moi’’ » 48 . C’est avec les travaux de Tajfel que l’identité, sur le plan individuel et collectif, est ancrée dans la relation de l’individuel et du collectif, des personnes et de leurs groupes d’appartenance et analysée en tant que construction de la différence, l’élaboration d’un contraste, et la mise en avant d’une altérité « les théories de l’identité sociale de Tajfel, puis de Turner, ne font pas de distinctions théoriques entre ‘’soi’’ et des ‘’autrui’’ individuels dès lors que des appartenances sont en jeu » 49 .

De plus, c’est une « théorie universaliste, elle a contribué à faire que l’étude des stéréotypes et préjugés sociaux aille au-delà de la seule question différentielle » 50  .

Ajoutons que la théorie de l’identité sociale ne prétend pas définir le sujet en fonction de ses appartenances sociales seulement, mais elle estime que l’identité sociale peut correspondre à la « totalité » ou à la « somme » des identifications possibles à des catégories données. Chacun possède, donc, simultanément un certain nombre d’identités différentes, susceptibles d’être « activées » dès lors qu’elles se prouvent souhaitables et pertinentes par rapport à un contexte et à des objectifs définis.

En effet, quand cette théorie décrit l’identité comme la somme des identifications disponibles et mobilisables, elle sous-tend un dispositif cognitif de valorisation qui, au plan individuel, combine les images et les processus identificatoires, dont la souplesse - au niveau théorique - apparaît infinie. Pourtant, les unités d’identification elles-mêmes semblent échapper au processus d’altération. La construction identitaire vue davantage en termes de synthèse et d’équilibre psychosociologique semble, par contre, accorder une plus large place à la détermination socio-affective des dynamiques identitaires, ainsi qu’à l’importance de la recherche collective de sens : ce qui limite de manière conséquente l’univers de combinaisons identitaires possibles.

Pourtant, nous sommes prudents à l’égard de quelques idées proposées par Tajfel. Par exemple, l’idée de l’identité sociale. Pour nous elle n’est pas un simple arrangement des catégories d’appartenance multiples, mais un rangement de ces catégories qui débouche à une sorte de structure sociale dans la conscience collective. Nous signalons qu’il fallait prendre en considération d’une façon plus détaillée la diversité des catégories sociales qui servent le processus de l’autocatégorisation dans les interactions quotidiennes particulières des acteurs, car nous considérons la catégorisation un fait « éminemment complexe » 51 , elle est plus « qu’un simple reflet de la réalité, puisqu’ elle mobilise les connaissances antérieurs des sujets, et s’inscrit dans un contexte pragmatique et interactif » 52 .

D’ailleurs, l’idée selon laquelle les catégories sont fondées principalement sur la similitude est une idée incomplète parce que, il est faux de traiter tous les membres d’une catégorie comme interchangeable : un chat ne ressemble pas à tous les chats.

Enfin, nous trouvons que, d’après Tajfel, la notion de la catégorie est confuse. Elle est mélangée avec celle du groupe. Pourtant il conviendrait de ne pas oublier que les termes ‘’groupe’’ et ‘’catégorie’’ désignent des notions différentes.

En (1974) Turner développe les idées de Tajfel en prenant appui sur le concept de catégorisation sociale en proposant la notion de compétition sociale. Il pense que la catégorisation sociale est un facteur qui contribue à déclencher des attitudes et comportements discriminatoires entre groupes.

En adoptant une approche cognitive de la notion du groupe social, Turner -comme Tajfel- considère « qu’un groupe existe quand les individus intègrent l’appartenance à une catégorie des personnes dans leur auto-définition » 53 , et que les comparaisons sociales donnent naissance à des processus de différenciations mutuelles entre groupe pouvant être analysée comme une forme de compétition sociale.

Pour Turner, la compétition sociale est un concept qui désigne « la compétition qu’utilisent les groupes pour essayer d’établir une différence positive entre eux » 54 .

La théorie de l’auto-catégorisation de Turner repose sur l’axiome que les acteurs sociaux cherchent à maintenir une identité positive. Il découle de ce principe que la catégorisation sociale justifie une discrimination évaluative visant à satisfaire cette recherche de positivité. Ainsi, les individus auront tendance à valoriser et à s’approprier les attributs de leurs classes d’appartenance au détriment de ceux de classes de non appartenance, spécialement quand leurs catégories leur permettent d’accéder à une image identitaire positive.

Du fait de « l’antagonisme fonctionnel » 55 entre niveaux de l’autocatégorisation, la saillance d’un certain niveau de comparaison inter-catégorielle devrait créer un favoritisme de l’intra-catégorie au détriment de la hors-catégorie et diminuer le favoritisme de soi face aux membres de la catégorie d’appartenance et vice versa lorsque c’est le niveau intra-catégoriel qui est activé.

Par conséquent, nous constatons que l’auto-favoritisme intra-groupe et le favoritisme de la catégorie d’appartenance tissent des rapports antagonistes, le favoritisme du hors-groupe n’existe qu’à condition que « le statut de celui-ci est supérieur à celui du groupe d’appartenance (Deschamps et Personnaz, 1979 ; Brown et Williams, 1984, Sachdev et Bourhis, 1985 ; 1987) » 56 .

Donc, l’auteur considère que la recherche d’identité positive et la valorisation aboutissent, à une comparaison et d’emblé à une compétition entre groupes sociaux et alimentent des attitudes discriminatoires. Dans une expérience réalisée en (1972), basée sur la notion de compétition sociale, Turner montre que la répartition en deux groupes n’aboutit pas inévitablement à une discrimination.

L’idée essentielle de cette expérience était que les individus qui n’avaient pas besoin d’établir une discrimination entre groupes pour atteindre une identité positive ne feraient pas de discrimination entre membre de leur groupe et ceux d’un autre groupe. Généralement, l’auto-évaluation positive s’est fondée au profit de soi et au détriment de l’intergroupe : « sa dichotomie soi/autrui a mis en évidence un biais en faveur de soi, alors que rien de tel ne se passait pour le groupe d’appartenance confronté au hors groupe » 57 .

Les résultats récoltés montrent que la compétition entre soi et autrui était plus importante que la compétition entre les deux groupes. L’auteur conclue que les sujets s’identifient avec une catégorie sociale dans la mesure où cette identification leur permet de réaliser une valeur, dans la mesure où c’est la catégorie la plus pertinente dans la situation expérimentale pour réaliser leur évaluation positive de soi.

Dans son approche, l’auteur différencie la compétition interindividuelle que celle inter- groupale, également, il sépare ce qu’il appelle le conflit d’intérêt (gagner plus d’argent qu’autrui) et la compétition sociale qui, selon lui, renvoie essentiellement au désir d’être en mesure de s’évaluer soi-même positivement en se comparant aux autres. Ainsi, « compétition et rivalité ne requièrent pas la condition d’un conflit objectif d’intérêts même si elles peuvent être fortement accentuées par une telle condition » 58 .

D’après Turner, si l’individu appartient à un groupe supérieur par rapport aux autres groupes, sur certaines dimensions pertinentes, alors ce groupe et ces dimensions seront saillantes dans le concept de « soi » et « l’identité sociale » du sujet.

D’ailleurs, Turner en (1981) 59 , propose la notion de dépersonnalisation qui est au cœur de la théorie de l’auto-catégorisation. Ce concept qualifie le passage de l’identité personnelle à l’identité sociale. Il s’agit d’un mécanisme psychologique qui débouche à davantage d’uniformité et d’homogénéité des comportements et des représentations dans un groupe, à leur interchangeabilité, à la moindre saillance de l’identité individuelle au profit de l’identité collective. Elle désigne la modification d’une perception de soi, et d’une conduite, qui s'exécutent désormais en termes d’une identité sociale partagée.

S’inspirant de Rosch (1978) 60 , en psychologie cognitive, Turner en (1987) 61 sollicite une hiérarchie saisissant trois primordiaux niveaux de catégorisation. Ces niveaux, exclusifs et organisés selon une succession verticale, font appel à des principes distincts de différenciations. Au niveau le plus élevé, l’acteur se conçoit comme un être humain par opposition particulièrement aux autres espèces animales. Au niveau intermédiaire, il est le membre d’un groupe, et l’opposition de ce groupe à d’autre groupes, par exemple patron versus ouvrier, est capitale sur le plan de son identité. Ce niveau correspond au pôle des représentations intergroupes qu’avaient conceptualisé Tajfel. Enfin, au niveau le plus bas, le sujet se définit par ses différenciations envers d’autres êtres personnels, mais couramment, compte tenu de l’articulation hiérarchique des niveaux, il s’agit des autres membres de son groupe. Ce niveau s’apparente au pôle interpersonnel. Il est à la base de la distinction individuelle.

Pour terminer, nous pouvons dire que les données expérimentales de Turner montrent que le groupe est important pour l’individu en tant que moyen lui permet d’avoir auto-évaluation positive. Ce dernier est considéré comme facteur suffisant, en lui-même, de déclencher une comparaison, une compétition et une discrimination sociale entre groupes.

Dans la lignée de Tajfel, W. Doise (1979) s’intéresse à élargir le processus de la catégorisation sociale qui devient avec lui un processus psychosociologique de la différenciation catégorielle. D’après lui, la différenciation catégorielle rend compte de « la manière dont l’interaction sociale se structure et, partant, différencie et façonne les individus » 62 . C’est grâce à cette différenciation sociale qu’il y a des différenciations d’ordre comportemental, évaluatif et représentatif. Ces trois niveaux s’enchevêtrent, et la différenciation à l’un de ces niveaux, elle influence les deux autres niveaux. Soulignons, que la différenciation au niveau comportemental exerçant une détermination plus forte que les déterminations des deux autres niveaux.

Ainsi, la différenciation catégorielle est un processus psycho-sociologique reliant les activités individuelles aux activités collectives à travers des évaluations et des représentations inter-groupales.

L’avantage des travaux de Doise consiste dans son effort pour situer la problématique de l’identité sociale dans une perspective plus globale en y appropriant et intégrant les niveaux comportementaux, évaluatifs et représentatifs.

Après cinq ans du Doise, Zavalloni et Guérin présentent l’identité psychosociale en tant qu’une structure cognitive liée à la pensée représentationnelle. Ils considèrent que « Le contenu et la manière dont sont organisées les représentations de soi, d’Alter et de la société constituent l’identité psychosociale » 63 .

C’est une approche globalisante, qui essaye de savoir quelles sont les représentations de l’identité et comment elles deviennent constitutives à travers le vécu social.

Les travaux les plus récents de recherches françaises en psychologie sociale sur l’identité sociale est celui auquel participent Camilleri, Vinsonneau, Vasquez, Lipiansky, etc.…leurs visées et leurs méthodes sont différentes, mais, ils ont accepté une position consensuelle pour définir l’identité sociale. C’est une définition prenant appui sur les différents travaux, et semble déterminer, selon les auteurs, le cheminement de la réflexion à propos de l’identité. Ce consensus est basé sur cinq points qui sont:

1-Aborder l’identité en partant d’une  perspective dynamique selon laquelle l’identité est « considérée comme le produit d’un processus qui intègre les différentes expériences de l’individu tout au long de la vie » 64 .  

2- En abordant ’’ l’interaction sociale’’ dirigeant la définition de soi, il doit dépasser le niveau interindividuel, en prenant en considération l’interaction sociale au niveau structurel ou superstructurel (la culture, les institutions, l’histoire, l’idéologie, etc…). En fait, les auteurs accordent une importance considérable à l’interaction sociale en influençant la genèse et la dynamique identitaire.

3- L’identité est un tout multidimensionnel et structuré. Elle n’est pas un simple assemblage d’identités, mais ces identités sont assimilées dans un tout plus ou moins cohérent et fonctionnel.

4- l’acceptation de l’idée que le sentiment d’identité se distingue par l’unité et la continuité en dépit du caractère mouvant et changeant à travers le temps et les situations. Il s’agit de l’acceptation de « l’apparent paradoxe de l’unité diachronique d’un processus évolutif » 65 .

5 - La dernière règle du consensus est l’approche de l’identité en termes de stratégies identitaires, c’est-à-dire, « l’idée que les individus et les groupes ont une certaine capacité d’action sur les choix de leur groupe d’appartenance et de référence » 66 . C’est cette approche de l’identité que ces auteurs favorisent.

Signalons que la critique qu’apportent les auteurs à la limitation interindividuelle de l’interaction sociale nous semble pertinente. Il est nécessaire de savoir comment les dimensions suprastructurelles concourent à la définition de soi, de son identité, et de ses appartenances. C’est en partant de cette conviction que nous allons aborder l’influence de l’histoire sur sa conception de l’identité libanaise, et que nous nous intéressons aux différentes approches de l’identité collective et socio-culturelle.

Notes
12.

Mead, G.H., (1963), L’Esprit, le soi et la société, trad.fr, Cazeneuve, J. et al., Paris, P.U.F, P : 148.

13.

Cerclé, A., Somat, A., (2002), Psychologie sociale, Paris, DUNOD, PP : 54-55.

14.

Grisez, J. ; (1975), Méthodes de la psychologie sociale, Paris, P.U.F, P : 74.

15.

Joule, R-V., (1994), La soumission librement consentie : Le changement des attitudes et

des comportements sociaux, in Psychologie sociale des relations à autrui, sous dir. Moscovici, S., Paris, Nathan, P : 234.

16.

Festinger, L., (1971), Théorie des processus de comparaison sociale, in Psychologie sociale : Théorique et expérimentale, Paris, Mouton, P : 97.

17.

Doise, W., (1972), Relations et représentations intergroupes, in Introduction à la psychologie sociale, sous dir. Moscovici, S., tome II, Paris, Librairie Larousse, P : 195.

18.

Vinsonneau, G., (1999), Inégalités sociales et procédés identitaires, Paris, Armand Colin, P : 23.

19.

Doise, W., (1976), Articulation psychologique et relations entre groupes, Bruxelles, Du Boeck, P : 96.

20.

Ibid., Articulation psychologique, P : 97.

21.

Ibid., Inégalités sociales, P : 24.

22.

Ibid., Articulation psychologique, P : 98.

23.

Moscovici, S., (1979), Psychologie des minorités actives, Paris, P.U.F, PP : 79-80. 

24.

Ibid., Psychologie des minorités actives, PP : 22-23.

25.

Ibid., Psychologie des minorités actives, P : 104.

26.

De La Haye, A-M., (1998), La catégorisation des personnes, Grenoble, P.U.G, P : 9.

27.

Doise, W., Clémence, A., (1993), Catégorisation sociale et comportement de discrimination dans une tâche d’allocation d’argent à soi et aux membres de l’intra-groupe et du hors-groupe, in Perspectives cognitives et conduites sociales, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, P : 247.

28.

Tajfel, H., (1972), La catégorisation sociale, in Introduction à la psychologie sociale, sous dir. Moscovici, S., Paris, Librairie Larousse, P : 293.

29.

Tajfel, H., (1981), Human groups and social categories: Studies in social psychology, Cambridge University Press, P : 254.

30.

M’beri, Ch., (2001), Une conduite langagière comme stratégie identitaire : Usage subistitutif de l’ehnonyme Black pour Noir, Thèse du Doctorat en psychologie sociale, sous dir. Baugnet, L., Université de Picardie Jules Verne, Amiens.

31.

Tajfel, H., et Wilkes, A.L., Classification and quantitative judgment, British Journal of Psychology, 1963, n° 54, PP : 101-114. 

32.

Deschamps, J-C., (1977), L’attribution et la catégorisation sociale, Berne, Peter Lang, P : 48.

33.

Ibid., L’attribution et la catégorisation sociale, PP : 48-49.

34.

Ibid., La catégorisation sociale, P : 275.

35.

Ibid., La catégorisation sociale, P : 286.

36.

Ibid., La catégorisation sociale, PP : 283-284.

37.

Shérif, M., Hovland,C., (1961), Social judgement : Assimilation and contrast effects in communication and attitude change, New Haven, Connecticut Yale University Press.

38.

Ferguson, C.K., Kelly, H., Significant factors in over-evaluation of own group’s product, Journal of abnormal and social psychology, 1966, n° 69, PP : 223-228.

39.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 297.

40.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 286.

41.

Ladmiral, J-R., Lipiansky, E.M., (1989), La communication interculturelle, Paris, Armand Colin, P : 203.

42.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 292.

43.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 293.

44.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 295.

45.

Manço, A., (1999), Intégration et identité : stratégies et positions des jeunes issus de l’immigration, Bruxelles, De Boeck Université, P : 143.

46.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 293.

47.

Ibid., La catégorisation sociale, in Moscovici, P : 293.

48.

Ibid., L’Esprit, le soi et la société, P : 178.

49.

Lorenzi-Cioldi, F. et Doise,W., (1999), Identité sociale et identité personnelle, in Bourhis, R., Leyens, J-PH, Stéréotypes, discrimination et relations intergroupes, Liège, MARDAGA, P : 80.

50.

Ibid., La catégorisation des personnes, P : 27.

51.

Corneille,O., Leyens, J-Ph., (1999), Catégories, catégorisation sociale et essentialisme psychologique, in Stéréotypes, discrimination et relations intergroupes, Bruxelles, MARDAGA, P : 66.

52.

Ibid., Catégories, catégorisation sociale et essentialisme psychologique, PP : 66-67.

53.

Beauvois, J-L., Joule, R-V. et al., (1993), Perspectives cognitives et conduites sociales IV : Jugement sociaux et changement des attitudes, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, P : 284.

54.

Ibid., Articulation psychologique et relation entre groupes, P : 108.

55.

Turner, J-C., (1987), Rediscovering the social group: A self categorization theory, oxford, Basil Blackwell, P : 49. 

56.

Ibid., Catégorisation sociale et comportement de discrimination, P : 248.

57.

Ibid., Inégalités sociales et procédés identitaires, P : 36.

58.

Ibid., La communication interculturelle, P : 204.

59.

Turner, J-C., (1981), The experimental social psychology of intergroup behaviour, in J-C., Turner et Giles, H., Intergroup behavior, Chicago Il : University of Chicago press.

60.

Rosch, E., (1978), Principles of categorization, in Rosch and Loyd, Cognition and categorization, Hillsdale, NJ: Erlbaum.

61.

Ibid., Rediscovring the social group: A self-ategorization theory, P : 50.

62.

Doise, W., (1979), Expériences entre groupes, Paris, Mouton, P : 225.

63.

Ibid., Identité sociale et conscience, P : 21.

64.

Ibid., Stratégies identitaires, P : 22.

65.

Ibid., Stratégies identitaires, P : 23.

66.

Ibid., Stratégies identitaires, P : 23.