I.2.3- Synthèse des théories de Camilleri et Berry 

En fait la théorie de Camilleri et celle de Berry ont abordé l’influence du facteur culturel sur le comportement humain. Elles ont mis en relief, l’articulation entre l’individuel et le social, d’une part, le culturel et le psychique, d’autre part.

Nous en déduisons ce qui suit :

1- L’identité est une notion dynamique qui peut être déséquilibrée au cas de changement culturel.

2- L’individu est mal à l’aise quand ses valeurs ne s’accordent pas avec son environnement, ce qui secoue son identité et nécessite des stratégies identitaires afin de retrouver l’équilibre.

3-L’enchevêtrement entre ‘’l’identité’’ et la ‘’culture’’ qui sont deux notions aux aspects dynamiques et dialectiques.

4-L’importance du contexte social consiste en influençant directement l’identité et les comportements, des individus et des groupes, surtout en cas de bouleversement culturel.

5-L’influence du changement du contexte social sur l’image de Soi.

6-L’image de Soi est dépendante des prescriptions de l’environnement social qui ne prennent pas en considération la réalité de l’individu.

7- Quel que soit le groupe d’appartenance, tous les individus en cas d’acculturation recherchent la valorisation sociale de leurs systèmes de valeurs du pays d’origine et la reconnaissance de leur identité.

8-La politique d’émigration adoptée par les sociétés d’accueil est dépendante de son contexte socio-politique et de la complexité de sa situation.

9-La réaction des individus et des groupes d’immigrés est inséparable des efforts officiels et de l’adoption d’une idéologie multiculturelle considérés comme facteurs déterminants dans la liberté de vie des groupes immigrés.

10- L’individu et les groupes minoritaires ne sont pas passifs à l’égard de la politique de l’émigration adoptée par la société d’accueil, ils peuvent choisir la manière dont ils veulent s’acculturer.

11-Le statut de l’immigré et la distance sociale qui le sépare de la société d’accueil sont influencés par sa culture d’origine, sa situation au niveau politique, économique, démographique…etc.

12- Ces deux théories essayent d’éviter le clivage entre l’individu et la société.

La réflexion développée jusqu’à présent nous emmène à comprendre que la conduite humaine diffère selon le cadre culturel, si l’individu est à l’endogroupe ou à l’exogroupe, s’il est dans son milieu ou à l’étranger…ce qui renvoie à des images et représentations différentes adaptées avec la situation de l’individu, la catégorie sociale à laquelle il appartient. Ces images et représentations influençant ses comportements, en le poussant à adopter certaines stratégies identitaires afin de se défendre face aux représentations négatives et d’éviter un conflit identitaire qui en résulte.

Alors, les représentations sociales sont ancrées dans les rapports sociaux et ont un rôle primordial dans l’étude de l’interaction individuelle et socioculturelle, surtout dans un contexte du ‘’contact des cultures’’, faisant l’axe central de notre approche en étudiant l’identité socioculturelle des libanais. D’où, la pertinence de s’appuyer sur les théories de représentations sociales dans notre approche, surtout, et l’étude de représentation sociale constitue un domaine pluridisciplinaire qui nous offre plusieurs horizons.