I.1.1- Le déni des particularités socioculturelles réelles d’autrui 

Afin d’éviter l’expérience gênante d’insérer un objet non familier dans notre structure cognitive en lui donnant une signification cohérente avec celle-ci, pour s’échapper de l’effet déstabilisant et menaçant surgissant de l’inconnu. Ajoutons l’importance de maintenir « la quiétude de soi au sein d’un univers familier et sécurisant » 211 , et réduire l’écart avec ce qui est familier en ignorant la particularité effective de l’autrui.

Cette ignorance d’autrui permet à l’assimiler à soi, également, à en le rendant semblable, ce qui facilite de prévoir ses réactions en partant d’une grille de lecture de réel qu’on s’applique à soi-même. En fait, « Il s’agit alors de réduire l’écart séparant l’Autre de soi » 212 en inventant « des stratégies de domestication de la différence, pour la débarrasser de son caractère éprouvant et /ou menaçant » 213 .

Approuver cette « stratégie égocentrée  permet de faire l’économie du changement des schémas d’interprétation familiers. Appliquée à l’étranger, cette conduite occultant les spécificités devient de l’ethnocentrisme. Elle conduit le sujet à communiquer avec un Autre falsifié, un sujet imaginaire, plus ou moins ’’écarté’’ du sujet réel dont l’existence est niée, et c’est un premier degré de nuisance à l’égard d’autrui » 214 .

Notes
211.

Vinsonneau, L’identité culturelle, Paris, Armand Colin, P : 202.

212.

Vinsonneau, G., (2000), Culture et comportement, Paris, Armand Colin, P : 162.

213.

Camilleri, C., Vinsonneau, G., (2002), Psychologie et culture : Concepts et méthodes, Paris, Armand Colin, P : 59.

214.

Ibid., L’identité culturelle, P : 202.