II.1.3- L’approche anthropologique analytique et culturelle 

Elle est marquée par les recherches d’Erikson (1959). Elle est le fruit d’une double influence : Celle de la psychologie culturaliste sur la personnalité de base, et celle d’une psychanalyse élargie dans laquelle la personnalité ne se réduit plus à sa fonction défensive mais s’étend à une fonction adaptative. Pour lui l’identité est la structure dynamique des pulsions, des habiletés, des croyances, et des identifications. Elle est comme étant la résultante des différentes identifications du sujet, et elle dépend « du processus par lequel une société, par l’intermédiaire de sous-sociétés, identifie le jeune l’individu, le reconnaît comme quelqu’un qui avait à devenir ce qu’il est, et l’étant, est accepté ».  255

Au-delà de cette détermination très englobante, Erikson définit des étapes du développement identitaire en se référant à trois éléments centraux : Le sentiment de spécificité individuel résultant des multiples identifications passées, le sentiment de continuité émergeant de la multitude des expériences et enfin, l’assimilation des valeurs et exigences de la société adulte considérées comme positives. Cette approche s’est ensuite diversifiée dans trois directions : une étude de l’identité consacrée à l’adolescence (Marcia, 1980), une approche sociale et clinique (Zavalloni et Louis-Gérin, 1984, Custala Founeau, 1997) centrée sur l’étude de la dynamique représentationnelle et imaginaire du rapport qu’un individu tisse avec son groupe d’appartenance et ses groupes de références. La troisième direction rejoint les courants de l’ethnopsychologie Bastide, 1968) qui montrent que les statuts, les rôles, et les rapports de pouvoir entre groupes peuvent expliquer les différences psychologiques entre les individus.

Notes
255.

Erikson, (1972), Adolescence et crise : la quête de l’identité, trad. français, Nass J.et Combet, C - L., Paris, Flammarion, P : 7.