II.1.4- L’approche cognitive et sociocognitive 

Cette approche de l’identité sociale est initiée par Tajfel (1972) à la suite de Festinger. Elle propose l’articulation entre construction de l’identité et la place occupée par les individus dans les groupes sociaux.

Tajfel sollicite que toute appartenance du sujet à un groupe est inséparable de la reconnaissance sociale et d’une recherche de valorisation personnelle positive. Festinger considère que tout groupe offre à chaque membre adhérent des particularités, des objectifs, des manières de faire distinctes des autres groupes et que l’individu sent comme avantageuses ou non.

La construction identitaire du sujet en tant que personne et acteur social se réalise par un mécanisme central de la comparaison sociale pouvant être interindividuelle et intergroupe. Le mouvement de recherche s’est accentué en constituant un courant théorique qui s’occupe d’étudier la question de l’identité d’une optique culturelle. C’est avec les explications culturalistes que les chercheurs tentent de montrer que la signification, l’organisation et le contenu de l’identité changent lorsqu’on passe d’une culture à une autre.

Par ailleurs, les travaux de Zavalloni (1984), ont donnés à l’approche cognitive une conceptualisation spécifique : l’identité est considérée comme une structure cognitive liée à la pensée représentationnelle. Elle apparaît comme une structure organisée des représentations de soi et des autres ; il s’agit donc de l’ensemble des représentations vécues du rapport individu/société. Zavalloni la définit comme « l’environnement intérieur opératoire » 256 d’une personne, qui est constituée par des images, des concepts et des jugements concernant le rapport soi/autrui et le monde social. Elle est une construction sociale de la réalité, elle est comme un objet privilégié pour comprendre la construction de la réalité sociale, dans la mesure où le rapport au monde s’établit à travers les diverses appartenances sociales et culturelles de l’individu.

L’auteur propose le concept d’éco-égologie comme une approche théorique de l’identité sociale considérée comme l’étude de soi dans ses rapports complexes avec son environnement. Elle présente une mesure empirique de l’identité à travers la méthode de contextualisation représentationnelle qui consiste à inciter les éléments qui forment le contexte sous-jacent des représentations (images, souvenirs, expériences sédimentées constitutives de la biographie de la personne). Il s’agit de montrer le contexte latent des représentations du monde social.

Notes
256.

Zavalloni, M., (1984), Identité sociale et éco-égologie : vers une science empirique de la subjectivité, in Psychologie sociale, sous dir. Moscovici, S., Paris, Larousse, P : 195.