Cette approcheémerge dans les années 1980au carrefour de la psychologie de développement (Malrieu, 1980, Zazzo, 1975) et de la psychologie sociale
(Codol, 1979,1981). Le postulat de cette approche est que l’identité de la personne ne se limite pas à une lecture théorisée de ce qui marque son individualité. Elle correspond aussi à une réalité psychologique. Elle représente un sous-système de l’individu capable de produire et de gérer cette individualité dans le temps, dans le rapport à autrui. Le moteur de l’activité de ce système consiste dans le traitement des expériences sociales particulières et saillantes, spécialement, celles qui comportent un enjeu pour la personne. Ce traitement d’une expérience montre d’abord le partage avec l’autrui d’idées, d’actions, de symboles et d’émotions qui engendrent des points de vue et de savoirs contextualités. Les produits des processus de traitement alimentent le système identitaire en données et informations peuvent être cohérentes ou contradictoires. Le caractère social est présent par la nature des expériences avec autrui.
Ainsi, il nous semble que le thème de l’identité représente « un champ d’étude en construction » 257 guidé, actuellement, par l’esprit des travaux empiriques qui adoptent une approche multidimensionnelle et mettent en évidence sa diversité et son hétérogénéité. Autrement dit, les ‘’identités multiples’’, ce qui n’était pas le cas pendant longtemps puisque les chercheurs considéraient « que l’identité ne pouvait être un objet d’études systémique et ne pouvait donner lieu à des travaux empiriques » 258 . Etudions maintenant les coulisses de cette notion complexe qui bascule entre le camp individuel et celui collectif.
Hurtig, M-C., Massonnat, J., L’identité : un champ d’étude en construction, Psychologie Française, 1990, V.I, n° 35, PP : 3-6.
Ibid., L’identité : un champ d’étude, P : 4.