Déterminer les bases conceptuelles de la notion du implique l’engagement d’adoption une perspective historique afin d’éclairer les variétés de sens de ce concept polysémique. Comment s’est évoluée cette notion discutée ? Quelle est l’origine du concept de la culture.
La précision de l’origine de la culture exige une lecture des faits du passée, autrement dit, un survol historique. La culture est une notion d’origine latin ‘’colere’’, cultiver au sens agricole, qui signifie faire produire à la nature par l’intermédiaire de l’homme, qui maîtrise le naturel. Donc, la culture représente ce qui est acquis par ‘’ l’art ‘’ de l’homme.
De plus, la culture signifie ce qui est ‘’ différent du naturel ‘’, elle est considérée en tant qu’un plus, un avantage ou un progrès qui porte en lui le germe du jugement de valeur. « Au XVIII siècle, le mot ‘’culture’’ désigne en France, l’accès à l’éducation lettrée et est associée à l’idée de progrès universel. L’Encyclopédie de Diderot, définit la culture comme l’accès de l’individu à la civilisation. Ce sens se conservera en France durant tout le XIXème siècle » 360 .
Avec la renaissance, la notion de la culture était un concept élitiste, lié à la littérature latine et grecque, elle signifie la formation humaine des élites ‘’ culture académique ‘’et ‘’ culture humaniste ‘’. Dans cette perspective, les intellectuels imaginent que son milieu est celui qui occupe la meilleure position sur l’échelle de la civilisation, c’est pourquoi il faut intervenir afin d’améliorer le sort des autres populations considérées comme étant plus ou moins dépourvues de civilisation.
Donc, le terme de la culture était tellement lié au terme de la « civilisation » à son tour lié à une conception progressiste de l’histoire.
L’année 1871 a inauguré le débat concernant la notion de la culture, un débat toujours ouvert aux interventions idéologiques. En cette année, l’anthropologue britannique Edward Taylor a proposé la première définition scientifique. Il définit la culture comme étant « l’ensemble des habitudes acquises par l’homme en société» 361 .
D’après cette définition, Taylor présente une échelle évolutive hiérarchique des stades de l’évolution de la culture humaine sur laquelle se situent les cultures, les civilisations et les peuples selon leurs exploits et leurs compétences techniques, symboliques et sociales développées dans les sociétés humaines.
En cherchant à comprendre les différences culturelles, Franz Boas (1858-1942) a essayé de prouver qu’aucune culture n’est plus développée qu’une autre. De plus, Boas s’est attaché à montrer quelques traits physiques des populations qui sont indépendants de leurs traits mentaux. Il a essayé de défendre le principe éthique qui affirme la dignité de chaque culture et la nécessité de maintenir des distinctions culturelles.
Ainsi, contre l’évolutionniste, Boas nous invite à traiter chaque culture, comme une synthèse originale qui se caractérise par un ‘’ style’’ particulier qui s’exprime à travers la langue, les croyances, les coutumes, l’art, en constituant un tout. Donc, chaque culture exprime une modalité singulière de l’être humain.
D’après cet auteur, le monde est divisé en aires culturelles multiples et variées, c’est pourquoi il est considéré le pionnier du relativisme.
Le culturalisme de F. Boas permet la naissance de l’approche psychologique des cultures aux Etats-Unis.
Partant de cette nouvelle approche, la culture est ce qui permet à l’acteur social de s’intégrer dans la société environnante. Elle se traduit à travers des comportements types, des attitudes particulières.
En 1897, Emile Durkheim, bien qu’il ait contribué à fonder l’ethnologie française en créant la revue L’Année Sociologique, n’utilisait pas le concept de la culture car il s’est intéressé aux ‘’ faits sociaux ’’ qui comprennent phénomènes culturels. Il était sensible au principe de la relativité culturelle.
Aucune théorie de la culture n’est exprimée par Durkheim puisqu’il a proposé une théorie de la conscience collective. Mais, malgré cela, certains chercheurs considèrent que la notion de conscience collective – à laquelle Durkheim substituait parfois celle de « personnalité collective », comprenant des caractéristiques spirituelles – présente des similitudes à la fois avec le ‘’ model culturel ‘’ et avec la ‘’ personnalité de base ‘’ dont traitant les culturalistes américains 362 .
En fait, le courant ‘’culturaliste’’ des anthropologues représente effectivement un grand nombre de travaux nord-américains, on peut les regrouper selon de grands courants, c’est pourquoi il semble d’aborder à part la culture d’une perspective anthropologique.
A partir du moment où le débat de la « culture » a commencé, les études qui abordent cette notion se sont développes d’une manière diversifiée.
Aux Etats-Unis, la question de la culture occupe précocement une place centrale aussi bien que la question des relations interethniques puisqu’il est un pays d’immigration rassemble des citoyens d’origines socio-culturelles différentes.
La résultante de cette situation est une multitude de recherches scientifiques regroupées selon trois grands courants. Le premier courant s’inscrit dans l’extension de la défalcation de Boas, il aborde la culture partant d’une perspective historique. Le deuxième, essaye de comprendre les liens entre la culture (collectivités) et la personnalité (individuelle). Le troisième mêle la culture avec un système de communication.
Journet, N., La culture : de l’universel au particulier, Sciences Humaines, Auxerre, 2002, hors série, P : 10.
Ibid., La culture : de l’universel au particulier, P : 10.
Ibid., L’’identité culturelle, P : 24.