Afin de mener la recherche avec ordre et rigueur, nous avons essayé de l’organiser autour des hypothèses du travail constituant le meilleur moyen qui assure la cohérence entre les différentes parties de notre investigation. En fait, les hypothèses formulées sont des propositions provisoires qui demandent d’être vérifiées; elles présentent le fil conducteur qui relie les différentes étapes de la recherche.
La construction identitaire de l’individu est un processus résultant de la socialisation (spécialement familiale) et du ‘’contact des cultures’’. La socialisation représente un processus d’intégration sociale et d’apprentissage des comportements, des valeurs, des attitudes et des représentations sociales qui organisent sa relation avec l’Autrui et l’environnement. Elle s’effectue à travers ses interactions avec : les membres de sa famille, l’Autre et les médias…Pourtant, le ’’contact des cultures’’ est un processus d’interaction entre des individus (ou des groupes) différents culturellement. L’interaction, ici, est une notion qui (à côté de son sens sociologique) signifie une ‘’communication interculturelle’’ qui ne vise pas le simple échange culturel, mais une réelle compréhension de l’Autrui basée sur des modalités relationnelles, dans le cadre du respect mutuel qui éveille chez les individus « les questionnements sur les relations [qu’ils] entretiennent avec leurs cultures respectives et avec celles des autres ». 457 C’est une interaction permettant une meilleure compréhension de l’autrui qui débouche, dialectiquement, à une meilleure compréhension de soi-même. C’est un fait qui clarifie « comment se négocient les constructions et les reconstructions identitaires à partir de l’ipséité et de l’altérité, dans les environnements faits de rencontres et de confrontations culturelles » 458 .
Ainsi, la construction identitaire s’effectue, d’un côté, à travers la socialisation et, d’un autre côté à travers les relations du sujet avec des personnes de cultures différentes, ayant un cadre social différent. Venons-en, à découvrir les secrets de la construction identitaire et ses conjectures qui ne peuvent être que des hypothèses.
Le contact des cultures au Liban d’après-guerre, a atténué le rôle de l’appartenance confessionnelle, en faveur de l’appartenance familiale et nationale, en donnant une nouvelle dimension de la question identitaire.
1-L’interaction interconfessionnelleguidée par le contact des cultures est le facteur principal dans la construction identitaire des jeunes et de leurs nouvelles conceptions de l’identité libanaise en défavorisant l’idée d’appartenance confessionnelle.
2-La convergence des attitudes des jeunes autour de certaines questions socio-culturelles nationales et internationales, représente un indicateur de la présence d’un partage culturel.
Lahlou, M., (2001), La psychologie au regard des contacts de cultures, Limonest, L’Interdisciplinaire, P : 18.
Ibid., La psychologie au regard des contacts de cultures, P : 19.