III.2.3- Les échelles d’attitudes 

Pour approfondir et accomplir les données collectées par le questionnaire sur les différentes composantes de l’identité culturelle libanaise, aussi bien que sur toutes les questions qui ont été proposées, nous avons préparé des échelles d’attitudes inspirées de plusieurs sortes d’échelles telles que l’échelle de Coombs, de Bogardus et de Likert.

Ces échelles sont adoptées afin de :

1-Savoir s’il y a derrièreles opinions cohérentes des enquêtés quelque chose de plus profond.

En effet, nous considérons ces échelles d’attitudes comme un moyen qui nous permet de nous adresser au côté le plus profond de la personnalité en communiquant les côtés affectifs et cognitifs qui orientent les perspectives de l’individu et ses comportements. Notre conviction est que l’expression comportementale et les jugements ne sont pas, seuls, suffisants pour mieux comprendre la réalité psychologique de l’individu. En fait, nous envisageons d’aller «au-delà du visible, ce qui est caché dans les sens multiples que les hommes donnent aux objets ou aux événements » 464 .

2-Dévoiler les dispositions et les causes latentes à travers les opinions déduites qui justifient ses réponses au questionnaire, car « la réponse à un questionnaire ne représente pas l’élément nu à partir duquel on doit reconstruire la structure [cognitive] mais un élément en soi-même peu intelligible qu’il faut replacer dans la logique globale de l’attitude, où il joue un certain rôle et tend à résoudre les problèmes d’une certaine manière » 465 .

3-Mieux comprendre les mécanismes cognitifs qui justifient certaines représentations à l’égard de lui-même ou l’Autrui.

4- Décrire la réalité objectivement telles qu’elle est et éviter l’ambiguïté au maximum.

5- Eclairer la situation du contact des cultures, qu’elle soit inter ou intra-groupe d’appartenance.

Déterminons le concept avant d’exposer les échelles qui l’ont attribué. On appelle attitude « l’état mental et neurophysiologique déterminé par l’expérience et qui exerce une influence dynamique sur l’individu en le préparant à agir d’une manière particulière à un certain nombre d’objets ou d’événement » 466 . Ajoutons que, l’attitude « traduit la position (plus ou moins cristallisée) d’un agent (individuel ou collectif) envers un objet (personne, groupe, situation, valeur) » 467 .

Ainsi, on constate que cette définition suppose que les attitudes sont ce qui est caché derrière les comportements, « c’est-à-dire que les attitudes sont des prédispositions à agir. L’attitude est une cause des comportements. C’est une cause relativement cachée ou inconsciente, ce qui d’ailleurs la distingue de l’opinion qui est la manifestation explicite d’une attitude. Donc, l’attitude sera, dans la plupart des situations d’interaction, le phénomène à découvrir et à analyser » 468 .

En fait, l’histoire des mesures des attitudes peut se diviser en deux périodes essentielles, la première commence en 1900, avec Mead, Dewey, Thomas dont « ces hommes étudièrent les opinions et les attitudes et essayèrent d’élaborer les méthodes qui permettront l’étude de la formation des attitudes et des conditions de changement de celles-ci » 469  ; le second en 1929 quand parut la monographie de Thurstone et Chave : The Measurement of attitude 470 ,« celle-ci clôturait la période d’élaboration et de recherches par une synthèse qui était en même temps un départ » 471 .

La technique des échelles n’est pas unique, elle dépend de la nature de l’échelle, mais généralement, elle consiste à demander à l’individu de réagir verbalement par une approbation ou une réprobation, un accord ou un refus, à un ensemble d’interrogations ou de propositions standardisées. « Le propre de l’échelle, consiste à transformer des caractéristiques qualitatives en une variable quantitative, et pour cela à attribuer automatiquement à chaque sujet, d’après ses réponses, une position le long d’une échelle allant d’une approbation enthousiaste à une désapprobation totale, en passant par des stades intermédiaires » 472 .-

Dans cette recherche nous avons adopté plusieurs sortes des échelles d’attitudes. Qu’elles soient ordinales ou nominales, elles permettent de sonder à fond la question de l’identité.

Notes
464.

Ibid., La psychologie au regard des contacts de cultures, P : 15.

465.

Ibid., Méthodes de la psychologie sociale, P : 51.

466.

Allport, G.W., (1935), Attitudes, trad.fr., in Psychologie de la communication, Abric, J-C., Paris, Armand Colin, P : 26.

467.

Maisonneuve, J., (1973), Introduction à la psychologie, Paris, P.U.F, P : 107.

468.

Ibid., Attitudes, P : 26.

469.

Debaty, P., (1967), La mesure des attitudes, Paris, P.U.F, P : 21.

470.

Chave, E.J., Thurston, L.L., (1929), The measurement of attitude, Chicago Univ.Chicago press.

471.

Ibid., La mesure des attitudes, P : 21.

472.

Ibid., Méthodes des sciences sociales, P : 740.