La passation du questionnaire a été appliquée en adoptant l’administration indirecte, c’est-à-dire « lorsqu’un enquêteur le complète lui-même à partir des réponses qui lui sont fournies par le répondant » 475 . Nous avons choisi ce type d’administration car nous sommes convaincu de l’importance d’observer le milieu où vit l’enquêté, et de mettre cette observation en corrélation avec ses réponses, et avec toutes les données que nous avons tiré du terrain, afin d’enrichir l’analyse et les résultats.
La passation s’est déroulée en appliquant d’abord le questionnaire, une petite pose, et ensuite l’application des échelles d’attitudes. Mais nous attirons l’attention que la majorité des enquêtés ont refusé de faire la pose suite à l’enthousiasme qu’a suscité le questionnaire.
La durée de la passation du questionnaire variait entre 15 et 19 minutes, avec une moyenne de 17 minutes, tandis que pour les échelles d’attitudes elle était entre 11 et 13 minutes avec une moyenne de 12 minutes.
En fait, nous avons confronté certaines difficultés, mais toujours la plus saillante -au Liban- est la peur que l’enquêteur soit membre d’un organisme militaire ou agent secret, c’est pourquoi au moment de la présentation (je me présente), notre intervention était toujours pour affirmer l’anonymat du questionnaire, que nous ne faisons pas partie d’aucun organisme militaire (afin de susciter la coopération des enquêtés), et pour déterminer la durée approximative de passation.
Cette peur, que notre recherche ne soit pas à des finalités scientifiques, accompagnée de la haine de ‘’la politique’’ et du ‘’ confessionnalisme’’, a renforcé la prudence des jeunes à l’égard des questions qui ont une dimension politique, spécialement celles concernant l’appartenance confessionnelle. Signalons que la majorité des membres de l’échantillon ont déclaré leur refus du confessionnalisme et leur désir de garder le contact avec les membres d’autres confessions dans une ambiance du respect culturel mutuel.
La difficulté majeure était de trouver des jeunes mariés ou veufs, afin de bien représenter tous les cas des états civils. Cette difficulté est à cause de:
-La grave crise économique qui empêche beaucoup des jeunes de se marier, même s’ils le désirent.
-Le long cursus d’études qui retarde l’âge moyen de mariage.
Avant de quitter le terrain, nous avons contrôlé, visuellement, et d’une façon rapide, le questionnaire et les échelles pour que nous soyons sûr que nous avons des réponses pour toutes les questions posées, et bien évidement nous avons remercié l’enquêté.
L'achèvement de l’enquête, nous a donné l’occasion de commencer à préparer plusieurs dossiers, chacun pour une confession, l’identification des dossiers nécessitait l’attribution d’un code à chacun : cette démarche constituait le point de démarrage du dépouillement.
Ibid., Manuel de recherche en sciences sociales, P : 191.