III.5.2.2- Données économiques 

Etant donné le sujet de la thèse, ce qui nous importe le plus dans cette description de l’échantillon est l’aspect culturel. Ceci explique l’intérêt réduit à l’aspect économique et à la présentation des données considérées essentielles comme connaître le montant du salaire, s’il couvre les dépenses, si la maison est une propriété privée ou non.

Au Liban, la propriété privée de l’appartement ou la maison des parents, sont courants, où ces derniers vivent avec leurs enfants qui ne les quittent qu’en cas d’études dans une autre région, relativement loin, ou en cas de mariage ou de travail dans une autre région ou à l’étranger. C’est pourquoi la question de la propriété de l’habitat était posée pour les jeunes mariés, puisqu’il est logique que les jeunes étudiants entre 18 et 28 ans n’aient pas encore les moyens suffisants d’acheter un appartement, surtout il y une crise économique depuis des années. Généralement, au Liban, ils vivent avec leurs parents, ou bien, leurs parents louent pour eux une chambre universitaire pendant la période d’études.

Ainsi, les résultats montrent que les jeunes mariés qui vivent dans un appartement qui leur appartient font 15,4%, face à 4,6% de ceux qui louent leur habitat. Notons, qu’il y a une minorité des personnes 1,7% qui habite dans un appartement qui est une propriété privée de quelqu’un de leur famille, à l’étranger , ou au pays, mais qui habite dans une autre maison. Donc, ils ne payent pas le loyer et il est impossible de l’acheter. Ils l’habitent en précarité, en attendant le retour du propriétaire, ou de trouver un appartement qui leur convient.

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 272,34, ddl = 3, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Depuis quelques années le Liban traverse une crise économique, qui a presque éliminé la classe sociale moyenne. Cette dernière était longtemps considérée comme la valve de sécurité de l’économie libanaise, aussi bien que de la sécurité sociale comme l’a a décrite l’expert économique K. Hamdan : « la pauvreté, le chômage dans les villes et ses banlieux, la dégradation des conditions de la santé, d’habitat…deviennent des faits presque normaux. Même la crise a touché des nombres croissants d’individus de la classe moyenne, qui était longtemps le fondement social du système en vigueur » 483 . Par conséquent le peuple est divisé en deux groupes, le premier majoritaire, en difficulté économique, et le deuxième, minoritaire, riche et plutôt très riche.

Pour avoir une idée de la situation économique des membres de l’échantillon, nous avons posé des questions pour savoir si les revenus couvrent les dépenses de la nourriture, des vêtements, de l’enseignement, de l’hospitalisation et des voyages et loisirs.

Les résultats montrent que presque le quart, 21,7%, dit que les ressources couvrent la nourriture, face à 16% dont les ressources couvrent les vêtements à côté de la nourriture. Une minorité de 2,3% seulement, a les moyens pour effectuer des voyages et des loisirs.

Nous constatons les ressources de la majorité des familles couvrent les dépenses essentiels, pour ne pas dire qu’ils sont en difficulté, puisque nous savons l’acuité de la crise économique ces dernières années. D’autant plus nous savons que d’après la mentalité libanaise ce n’est pas acceptable que l’individu déclare être en difficulté financière, et même, chez certaines personnes il est souvent considéré comme honteux. Cependant, les voyages et les loisirs deviennent depuis presque dix ans quelque chose de luxueux, que la plupart du peuple ne peut plus s’offrir, à cause de la priorité de l’hospitalisation et l’enseignement des enfants, dans un pays où les services sociaux de l’Etat, épuisés de la guerre, sont relativement faibles.

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 276,61, ddl = 6, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (5 au maximum).

Pour bien éclairer la situation économique des jeunes qui travaillent, nous leur avons demandé de déterminer leurs salaires. Il nous apparaît que la plupart des salariés touchent entre 500 et 800 mille livres libanaises (L.L), équivalents à 333-533 euros.Les chiffres sont égaux entre ceux qui n’ont pas de ressources et ceux qui ont un salaire varié entre 500-800 mille L.L (333-533 euros). Ils sont aussi presque égaux chez les salariés touchant 800.000-1200.000 L.L (533-800 euros), et ceux qui ont un salaire 1,600.000et plus (L.L.= 1066 euros) et plus, dont la différence fait 0,6% seulement.

Signalons que le SMIC actuellement au Liban est 300 euros.

La différence avec la répartition de référence est très significative. chi2 = 590,00, ddl = 6, 1-p = >99,99%.

Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques égaux pour chaque modalité.

Notes
483.

Hamdan, K., (1998), Le conflit libanais : confessions religieuses, classes sociales et identité nationale, Beyrouth, Dar El-Farabi, P : 162. (En arabe).