II.2.1- Priorité d’appartenance et les confessions 

Etant une société traditionnelle, l’appartenance familiale joue aussi un rôle important dans la dynamique sociale. Pendant la guerre, l’appartenance confessionnelle et familiale ont été en prospérité au détriment de l’appartenance au pays.

Dans ce tableau, nous essayons de voir la situation actuelle afin de déterminer vers quel genre d’appartenance  penche la balance chez les différentes confessions ?

Commençons par les Maronites, dont 54,3% pensent que l’appartenance familiale est prioritaire. Alors que le pourcentage est de 20% chez les jeunes qui se sentent libanais avant tout et que l’appartenance familiale et confessionnelle leur importe peu.

Cependant, un groupe de jeunes Maronites constituant 14,3%, pensent que leur appartenance à leur confession est plus forte que celle au pays. Ce chiffre est identique à celui des Orthodoxes. Pourtant, le pourcentage monte jusqu’à 40% chez les Orthodoxes qui se considèrent libanais avant tout, puis les chiffres descendent à 17,1% pour ceux qui se considèrent libanais en premier et dont la confession est secondaire. Mais ce pourcentage est identique chez la minorité Sunnite.

Quant aux sunnites, nous avons 48,6% pensent que l’appartenance à leur famille et leur confession est peu importante, ils sont avant tout des libanais. Nous trouvons le même choix chez 57,1% des Chiites. Tandis que les jeunes Druzes se distinguent par l’absence du choix ‘’mon appartenance à ma confession est plus forte que celle à mon pays’’, et par l’égalité de pourcentage 51 ,4% entre ceux qui donne la priorité à leur appartenance familiale, d’un coté, et ceux qui se considèrent libanais avant tout et leurs appartenance familiale et confessionnelle passe en deuxième lieu.

Aussi, nous remarquons que l’appartenance familiale est prioritaire pour les Maronites et les Orthodoxes 54,3%. Pour 31,4% des Sunnites, l’appartenance confessionnelle est primordiale au détriment de l’appartenance au pays. Pourtant, les Chiites se considèrent avant tout libanais en faisant 57,1%, tandis que les Druzes qui se considèrent libanais en premier et leur confession secondaire font 34,3%.

Nous concluons que l’acuité de l’appartenance confessionnelle commence à être plus faible qu’avant. Elle est remplacée par l’appartenance familiale. Cela est peut être dû à la conscience des jeunes des effets négatifs de l’appartenance confessionnelle pendant la guerre, ou bien, à un besoin psychique pour remplir le vide résultant de l’absence,

‘’ relatif ’’, de l’appartenance confessionnelle traduit par le troisième et le quatrième choix.

Ce qui attire l’attention dans ce tableau est que les Sunnites s’assument étant libanais avant tout, après s’être longtemps affirmés en tant qu’arabes d’abord, tout comme les Chiites. Pourtant, les Maronites qui se sont longtemps considérés les défendants de l’identité libanaise font 20% parmi ceux qui se considèrent avant tout libanais. Ceci est peut être dû au boycottage politique suite à leurs refus de l’application de l’accord de Taëf. Ainsi, les Musulmans manifestent une intégration saillante dans le corps social libanais.

La dépendance est significative. chi2 = 23,07, ddl = 12, 1-p = 97,29%.

% de variance expliquée : 4,39%

Les cases encadrées en bleu (rose) sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement supérieur (inférieur) à l'effectif théorique.

Le chi2 est calculé sur le tableau des citations (effectifs marginaux égaux à la somme des effectifs lignes/colonnes).

Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 175 observations.