1.1.2. Terme 2

La définition du mot terme a déjà fait couler beaucoup d’encre : elle varie non seulement d’un auteur à l’autre sans qu’il soit toujours possible d’établir des comparaisons (Dury (1997 : 36)), mais, surtout, dans les toutes dernières années, elle a subi d’assez grands changements d’ordre théorique, voire de remises en cause, comme l’écrit Temmermann en 2000 (Temmermann (2000 : 1)) : « the scientific underpinnings of traditional terminology have lately come under question ». Ces changements sont tels que certains, comme Thoiron & Béjoint (2003 : 1), affirment que « la mise en cause de la croyance dans [les] idées [de la terminologie classique] équivaut à une refonte totale de la discipline » 3 . Faut-il aller jusque là ? L’objet de notre étude n’étant pas explicitement une réflexion théorique sur ce qui constitue un terme, nous nous contenterons ici de faire une synthèse, que nous espérons brève, des principaux éléments qui entrent en ligne de compte dans cette définition et de voir comment ceux-ci ont évolué et ont été remis en question avec le temps. Cette démarche ne se veut en rien originale ou innovante, et prétend encore moins à l’exhaustivité 4 , mais elle semble indispensable pour notre propos.

Un survol rapide de la littérature existante sur le sujet montre ainsi que les diverses définitions s’articulent autour des éléments suivants :

  • terme, concept et référence 5 ,
  • terme et domaine,
  • terme et morphologie,
  • terme et discours.

Notes
2.

D’après L’Homme (2004b : 31), on peut parler indifféremment de terme, terme spécialisé, unité terminologique, unité lexicale spécialisée, terminologisme, terme technique. Il nous arrivera en effet dans cette thèse d’avoir recours à quelques unes de ces variantes.

3.

L’Homme (2004b : 23) explique que « depuis quelques années, la terminologie ‘théorique’ subit les assauts de nombreux chercheurs et praticiens », tandis que Bourigault (1999 : 85), quant à lui, parle de rupture : « En tant que discipline, la terminologie est depuis quelques années le lieu et l’objet d’une réflexion générale dont l’enjeu est la rupture avec l’autonomie, voire l’opposition, vis-à-vis de la linguistique qu’a tenté de lui imposer la doctrine wüstérienne. »

4.

Pour plus de détails sur les changements récents opérés dans la théorie de la terminologie, nous renvoyons le lecteur notamment à Delavigne (2001 : 150-236), Thoiron & Béjoint (2003), Temmerman (2000), Gaudin (2003a) et Depecker (2003), et, à un ouvrage qui nous semble être le plus récent, celui de L’Homme (2004b). Nous ne présentons ici que les conclusions principales de ces études.

5.

Nous n’avons pas souhaité ici entrer dans le débat « terme et mot », car il s’agit là d’un sujet plus que rebattu. Voir notamment Dury (1997 : 38-44) pour un résumé de la discussion.