Avant d’aborder en détail l’historique du domaine de la volcanologie, mettons initialement trois points au clair.
Tout d’abord, il peut sembler discutable de parler de « domaine » alors que nous avons vu précédemment que cette appellation était fortement critiquée à l’heure actuelle. Nous pourrions ainsi reprendre à notre compte (en l’appliquant à la volcanologie) la question que pose Delavigne :
‘Choisir de travailler sur le vocabulaire de l’énergie nucléaire, n’est-ce pas se construire un « domaine », au sens terminologique du terme ? (Delavigne (2001 : 253)) ’A cette critique potentielle nous répondrons, comme Delavigne (2001 : 169), que la notion de domaine « garde une valeur opératoire dès lors qu’elle est nuancée ». Nous gardons bien à l’esprit les problèmes de non-étanchéité des domaines, et le fait qu’au sein d’un même domaine les points de vue peuvent varier 84 .
Deuxièmement, il faut bien avoir conscience que la terminologie de la volcanologie est très fortement liée à l’histoire du domaine. Une histoire des faits et des idées en volcanologie s’impose dans la mesure où elle a façonné la langue qu’on utilise pour en désigner les concepts principaux.
Enfin, si « la volcanologie est devenue une science à part entière », c’est, comme l’explique Ancellin (2000 : 48), « grâce à [une] longue lignée de pionniers… ». Il convient donc d’expliquer ici brièvement comment la volcanologie s’est constituée en science.
Pour plus d’information sur ce sujet, nous renvoyons le lecteur à Delavigne (2001 : 253 sq.) : « l’énergie nucléaire, un domaine ? »