1.3. Pourquoi ? Buts des analyses

Les buts des diverses analyses ne sont pas toujours décrits explicitement. Parmi ceux qui tiennent à le faire, ce sont sans doute Wesemael & Wesemaël (2003 : 48) qui expliquent le plus précisément l’objectif de leur démarche. Leur étude vise en effet à évaluer la « tenue de route » du Nouveau Petit Robert 2002 face aux deux questions suivantes :

‘– Une image juste de la science est-elle véhiculée par un dictionnaire culturel ?
– Celui-ci peut-il satisfaire les attentes d’un « honnête homme » du XXIe siècle, qui œuvre dans une société dominée par la technologie et qui est confronté de façon quotidienne à des termes scientifiques ? ’

Le but de Rand, Hoare, & Salmon (2000 : 162) est quasi-identique pour le Oxford English Dictionary, quoique moins détaillé :

‘We must attempt an evaluation of the finished product in terms of its scientific content and utility as a reference source. ’

Tetet (1994 : 652), quant à elle, met en garde contre des analyses (méta)lexicographiques sans remarques constructives :

‘Nous ne nous limiterons pas dans cet article à une analyse critique, toujours facile, de l’existant ; nous proposerons quelques pistes méthodologiques qui devraient permettre de mieux assurer le traitement lexicographique des vocabulaires de spécialité.’

C’est à ce même point de vue que se range Lerat (1995 : 164), qui parle du « jeu facile de la critique des dictionnaires, qui n’est pas amusant quand on a mis la main à la pâte comme réviseur » 111 .

Enfin, Candel & Humbley (1997 : 35), qui semblent avoir fait leur étude dans une optique différente, expliquent de manière circonstanciée dans le paragraphe qui suit quels sont les trois buts principaux de leur travail :

‘Bien plus qu’une étude sur la qualité d’un dictionnaire de langue, c’est la « réutilisabilité » qui nous importe. Cette réflexion entre dans le cadre des grands travaux actuels visant à valoriser des données existantes, pour forger des produits plus élaborés.
Ces nouveaux répertoires, dictionnaires ou terminologies informatisées sous forme de bases de données relationnelles, devraient répondre encore mieux aux demandes actuelles de lexicographes et terminologues. Plus précisément, nous pensons à deux buts principaux : (1) la consultation d’articles spécialisés du TLF par l’interrogation du TLF informatisé, (2) la réflexion pour la constitution d’un dictionnaire de français scientifique et technique […]. Un troisième, sous-jacent, nous guide en vérité :(3) la constitution de sous-ensembles sectorisés, domaine par domaine, embryons de dictionnaires de spécialité ou de terminologies.’

Même si Candel & Humbley accordent ainsi beaucoup d’importance à la réutilisabilité des données, la majorité des auteurs étudiés se consacrent plutôt à jauger la qualité des dictionnaires, et leurs études semblent tenir compte d’une part des besoins des utilisateurs, et, d’autre part, de ceux qui confectionnent les dictionnaires.

Notes
111.

Lerat (1995) se trouve être à la fois lexicographe et métalexicographe.