1.4.1.2. Répertoire des mots du domaine

Une autre méthode, assez répandue, consiste à relever des termes dans des répertoires spécialisés où ils sont consignés, puis à confronter les données de ces ouvrages à celles tirées des dictionnaires généraux. Cette méthode semble réservée à l’étude systématique d’un domaine ou d’un sous-domaine en particulier, et, d’après nos recherches, à l’analyse de la macrostructure ou nomenclature uniquement. Nous ne citerons ici que quelques exemples qui détaillent explicitement cette méthode.

Pour l’analyse du domaine de la géologie, et plus précisément de la géomorphologie, Candel & Humbley (1997) comparent une partie de la nomenclature d’un dictionnaire spécialisé (Vocabulaire de la géomorphologie) avec une partie de la nomenclature d’un granddictionnaire de langue générale (Trésor de la Langue Française) :

‘On a pris en compte les substantifs en A-, soit 88 articles du Vocabulaire de la géomorphologie et, grosso modo, les 3 premiers tomes du TLF, ainsi que les substantifs de la fin de l’alphabet à partir du T-, soit 98 articles du Vocabulaire et, grosso modo, le dernier tome du TLF. Le corpus obtenu se compose de 53 entrées communes aux deux ouvrages. (1997 : 36)

Magay (1984 : 222), quant à lui, confronte la nomenclature d’un répertoire des maladies à celle d’un dictionnaire unilingue de langue générale (Longman Dictionary of Contemporary English) et celle d’un dictionnaire bilingue anglais-hongrois :

‘I chose one segment of a particular field, and tested a number of dictionaries […] against a list of about 400 items extracted from the Manual of the International Statistical Classification of Diseases, Injuries and Causes of Death […]. The Manual, compiled by the World Health Organization in 1977, contains some 50,000 names of diseases.
For purposes of comparison, I selected List D from the Manual, a “list of 300 causes for tabulation of hospital morbidity”.’

Enfin, Callebaut (1983 : 35) prend comme point de départ un répertoire spécialisé, mais n’hésite pas à élargir sa recherche à d’autres termes présents dans le dictionnaire général :

‘Nous nous sommes limité aux noms français ayant cours dans la littérature ornithologique actuelle, quitte à nous arrêter occasionnellement aux autres noms auxquels les dictionnaires ouvrent encore leurs colonnes.’

Sa liste initiale, est une liste « modelée sur la nomenclature scientifique », qui comprend « 437 noms binomiaux ».