Dans les pages qui précèdent, nous avons présenté de manière séparée les diverses sources utilisées. Cette vision un peu fragmentaire n’est pas exactement conforme à la réalité ; en effet, certains auteurs utilisent simultanément plusieurs approches. Nous nous contenterons ici de citer deux exemples.
Lorsque Thoiron (1998) s’intéresse au traitement macrostructurel des termes de médecine dans le dictionnaire bilingue anglais-français Oxford-Hachette (OXHA), il fait appel à la fois à un dictionnaire unilingue de langue générale et à un ouvrage où sont utilisés les mots du domaine dans une optique plutôt pédagogique 114 :
‘Pour étudier les problèmes de cohérence terminologique dans la nomenclature de OXHA, nous avons eu recours à deux bases de comparaison : un ouvrage présentant les concepts fondamentaux et les grandes lignes de la langue médicale française [Introduction au langage de la médecine, Jean Hamburger, 1982] et un ouvrage lexicographique monolingue non spécialisé (Nouveau Petit Robert, version électronique). (Thoiron (1998 : 628)) ’Roberts (2004) utilise également une approche mixte pour analyser le traitement des termes de la viniculture et de l’œnologie dans deux dictionnaires généraux unilingues anglais (le Collins de 1986, et le Random House Webster’s de 2001) et deux dictionnaires générauxbilingues (un dictionnaire anglais-français : le Oxford-Hachette de 1994, et un dictionnaire anglais-espagnol, le Collins de 1986). La démarche adoptée fait appel, comme point de départ de l’analyse, à la fois aux textes (spécialisés et moins spécialisés) où circulent les mots du domaine, ainsi qu’aux dictionnaires généraux. Un dictionnaire spécialisé est utilisé en dernière étape, à des fins de comparaison. Voici plus précisément comment Roberts (2004 : 125-126) décrit la méthode qu’elle utilise :
‘(a) Using both a general English dictionary and internet documentation, I established a preliminary list of 60 terms —some highly specialized— in the related fields of viticulture and winemaking.Laissons la parole à l’auteur de cet ouvrage, Jean Hamburger, pour en expliquer précisément la visée :
« Le pari sur lequel le présent essai a été entrepris consiste à supposer que la connaissance de la médecine deviendra plus aisée à qui aura bien débuté dans la connaissance de son langage. Chasser l’à-peu-près dans les termes, c’est peut-être — ici comme ailleurs — chasser l’à-peu-près dans la pensée. […] Les habitudes verbales fautives ou imprécises deviennent vite difficiles à corriger. C’est à la première rencontre du mot qu’on doit en faire un outil rigoureux. Le présent ouvrage cherche à faciliter cette démarche. Son ambition est limitée. La liste des mots retenus est très incomplète ; la définition des mots retenus très simplifiée. Il serait malvenu de ma part de présenter des excuses pour ces omissions et ces simplifications excessives, car les unes et les autres sont délibérées. Ce livre n’est pas un dictionnaire, c’est une première initiation. » (Extrait tiré de l’Avant-Propos).
« L’introduction au langage de la médecine présente, explique, discute, raconte les principaux termes du vocabulaire médical […]. [Il a pour] espoir d’armer préventivement le futur médecin contre les à-peu-près du langage. Cette initiation au langage élémentaire de la médecine est en même temps une initiation à la médecine du temps présent. Et le médecin accompli aura peut-être autant de plaisir à parcourir ces pages que l’étudiant aura d’intérêt à les prendre comme une introduction nécessaire à la connaissance de la médecine ». (Extrait tiré de la quatrième de couverture).