1.4.2. Choix des termes analysés

Jusqu’à présent, nous nous sommes attachée à décrire les sources d’où les auteurs ont extrait les termes qu’ils analysent (dictionnaires — généraux ou spécialisés — où sont répertoriés les termes, ou bien textes où sont utilisés les termes). Il s’agit maintenant de voir comment les termes eux-mêmes ont été choisis.

Les critères de sélection ne sont pas toujours décrits explicitement par les auteurs ; dans certains cas, la sélection paraît assez arbitraire. Comme nous l’avons expliqué plus haut (cf. point 1.4.1.1.2), un certain nombre d’auteurs font des « ponctions » au hasard dans une lettre en particulier du dictionnaire général, en repérant les termes grâce aux marques de domaine qui les accompagnent, quel que soit le domaine. Non seulement cette sélection présente un côté très arbitraire, souligné explicitement par Mazière (1981 : 82), et par Jessen dans la citation suivante :

‘On the basis of the presence of some field indication, thirty lexical items were randomly chosen from the PR (1991) […] . (Jessen (1996 : 87))

mais elle est également hasardeuse dans la mesure où les termes « ne présentent pas systématiquement l’indicateur du domaine de spécialité auquel [ils] appartien[nent] » (Thoiron (1998 : 622)) 115 .

Mais même lorsque le domaine d’analyse n’a pas été choisi au hasard, comme c’est le cas pour Thoiron (1998) et pour Bigras & Simard (1997 : 99), qui ont tous trois choisi d’étudier le domaine de la médecine, il reste que le choix de la lettre d’où sont tirés les termes est toujours livré au hasard : ainsi, le corpus de termes de Bigras & Simard (1997 : 100) « était formé des mots commençant par la lettre l dans les deux éditions du dictionnaire », et c’est également une des méthodes choisies par Thoiron (1998 : 632-633), qui utilise, pour analyser la « cohérence du point de vue linguistique » de la macrostructure, des mots commençant par la lettre a.

Toutefois, nous avons pu dresser une liste des critères qui semblent être utilisés dans certains cas. C’est très souvent le degré de spécialisation du terme qui est mis en avant ; par ailleurs, la place du terme dans la hiérarchie conceptuelle ou bien sa fréquence en discours peuvent aussi avoir influencé son choix comme objet de l’analyse ; enfin, tout naturellement, la morphologie du terme est également un critère chez un certain nombre d’auteurs. Bien que tous ces critères soient très étroitement liés, nous les présentons de manière séparée pour la clarté de la démonstration. Enfin, nous mentionnons quelques critères marginaux regroupés sous la catégorie « autres ».

Notes
115.

Nous revenons plus loin sur ce problème. (renvoi : pb dans dénombrement).