2.1. Les termes sont-ils à leur place dans les dictionnaires généraux?

2.1.1. Prologue : une légitimité douteuse ?

A l’heure actuelle, personne ne semble remettre en cause le fait que des termes soient inclus dans des dictionnaires de langue générale. Pour mémoire, retranscrivons une des citations mentionnées dans ce chapitre :

‘Personne ne met en doute la nécessité de la présence des technolectes dans les dictionnaires à l’usage de tous (Boulanger & L’Homme (1991 : 26)).’

Dans le même article, Boulanger & L’Homme (1991 : 28) insistent plus loin sur le fait que ce point de vue est partagé par les lexicographes :

‘Quel que soit le répertoire consulté et à condition qu’il soit pourvu d’une introduction tant soit peu étoffé, tous les dictionnairistes insistent sur le fait qu’il est impensable aujourd’hui de constituer une nomenclature de dictionnaire de langue sans y incorporer des éléments techno-scientifiques.’

C’est aussi, par exemple, un avis partagé par Dubois & Dubois, ou encore Clas et Thoiron :

‘On n’interdit pas […] l’entrée au dictionnaire des mots d’origine étrangère et en particulier des anglicismes. Il n’est pas question, non plus, d’exclure les termes techniques ou scientifiques. (Dubois & Dubois (1971)) ’ ‘Le Petit Robert a certes raison d’inclure de telles lexies [mots relevant des lexiques spécialisés des sciences et des techniques] […]. (Clas (2001 : 232)) ’ ‘[Le OXHA] contient une part de terminologie (et selon nous il faut qu’il en soit ainsi) [...]. ((Thoiron (1998 : 625))’

Toutefois, il peut sembler fort paradoxal de trouver des termes qui appartiennent en toute logique aux langues de spécialité dans des dictionnaires autres que des dictionnaires de spécialité. Il paraît donc légitime d’explorer la question posée dans le titre de cette sous-partie : les termes sont-ils à leur place dans un dictionnaire général ? Ou encore, comment justifier de l’inclusion des termes dans les dictionnaires généraux, puisqu’ils y sont bel et bien répertoriés ?