2.2.3. Emplacement des informations sur les termes

Une précision préliminaire s’impose : ce dont nous parlons dans les lignes qui suivent ne concerne pas l’emplacement des termes eux-mêmes dans la microstructure ; il s’agit bien uniquement des informations liées aux termes.

Ces informations sont réparties de manière très diffuse dans le dictionnaire général, car l’information sur les termes ne se limite pas aux termes eux-mêmes. On pourrait, de manière générale, parler des « informations de nature encyclopédique ». Toutes ces informations témoignent de l’omniprésence des termes dans le dictionnaire. Mais commençons par le commencement. Nous avons déjà mentionné que les préfaces et les couvertures des dictionnaires constituent les premiers repères lexicographiques des termes. Voyons à présent quels autres repères existent. Pour cela, voici ce que dit Boulanger (1996 : 142) :

‘Pour le lecteur, le signe le plus immédiatement sensible de l’omniprésence des terminologies dans les dictionnaires est manifestement repérable dans la liste des abréviations. Celles-ci servent à marquer l’usage socioprofessionnel du terme, son appartenance à un niveau de langue particulier, celui des LSP.’

Boulanger parle de la « liste des abréviations ». Précisons ici un point très important : cette appellation est très générale, et il est important de relever qu’il semble considérer comme synonymes « liste des abréviations » et « liste des domaines ». Or, une distinction semble nécessaire dans la mesure où la présentation de la liste des domaines s’effectue de manière différente selon les dictionnaires généraux. Prenons quelques exemples dans les dictionnaires que nous analysons plus particulièrement. Deux solutions sont possibles : (1) les marques de domaines sont présentées dans une liste à part, qui s’intitule, par exemple, « rubriques » dans le PL et « Field Labels » dans le AH, (2) les marques de domaines sont considérés comme de simples abréviations, noyées parmi les autres, dans des listes intitulées « indicateurs de champs sémantiques et abréviations utilisés dans le texte » (HAR), « abréviations et symboles » (OXHA). Notons ici une différence significative : alors que la version papier du NPR 2001 présente toutes les abréviations dans une même liste intitulée « tableau des termes, signes conventionnels et abréviations du dictionnaire », la version électronique de ce même dictionnaire adopte une présentation beaucoup plus souple grâce à un système d’infobulles :

‘Une des nouveautés de cette nouvelle version du CD-ROM du Petit Robert est un système automatique d'infobulles sur les marques d'usage et de domaine, qui sont très fréquentes dans le dictionnaire et qui apparaissent le plus souvent sous forme d'abréviations. Ce système, lorsque le pointeur de la souris survole un de ces marques, active une infobulle, c'est-à-dire une petite fenêtre située juste sous le pointeur et donnant une courte explication sur la signification de la marque. (Extrait de l’aide du CD-ROM)

La navigation hypertextuelle permet, en cliquant sur la marque de domaine, d’accéder directement à la liste des abréviations utilisées dans le dictionnaire. Toutefois, il n’existe pas de liste des domaines à proprement parler, qui permettrait d’avoir une vue d’ensemble des domaines couverts.

Préface, couverture, liste des abréviations ou liste des domaines sont des indicateurs de présence communs à tous les dictionnaires, même si leur présentation peut varier. Certains indicateurs de présence que nous évoquons à présent sont propres à certains dictionnaires.

Outre la liste des domaines, « une autre trace très apparente de la présence des LSP dans les [dictionnaires généraux unilingues] est certainement l’illustration », comme l’explique Boulanger (1996 : 143). Il poursuit en indiquant que « sous toutes ses formes, l’iconographie est en effet le médium idéal pour appuyer la terminologie ». L’illustration est totalement absente des dictionnaires bilingues usuels 211 et, donc, de ceux que nous analysons (OXHA et HAR). Elle est absente également des dictionnaires unilingues dits de langue, selon la distinction établie dans le chapitre présent, tels que le NPR et le NODE, mais elle est présente dans les dictionnaires dits encyclopédiques, tels que le PL et le AH. Toutefois, l’illustration dans les dictionnaires généraux anglais et dans les dictionnaires généraux français est totalement différente, au moins 212 quantitativement parlant : le PL, dont le nom développé, est, rappelons-le, le Petit Larousse Illustré, contient dans l’édition de 1995 3 600 illustrations, « soit une moyenne d’environ une représentation iconographique pour 23,5 articles, puisque la nomenclature totale avoisine 84 500 entrées (noms communs et noms propres) » (Boulanger, ibid.), alors que la proportion semble bien moindre dans le AH. A ce total, il faut encore ajouter les planches illustrées, qui ont fait un retour massif dans le PL depuis 2002 avec les rééditions de planches anciennes.

Enfin, les informations relatives aux termes peuvent parfois se trouver dans des développements extérieurs au corps du dictionnaire, notamment dans des annexes se trouvant en fin de dictionnaire, cas fréquent dans les dictionnaires de langue anglaise (sous la forme, par exemple, des « bios and geos » mentionnés dans la partie historique).

Notes
211.

Toutefois, il existe des dictionnaires bilingues uniquement voués à l’illustration comme le Dictionnaire visuel de Jean-Claude Corbeil.

212.

Nous ajoutons cette précaution oratoire car il paraît un peu présomptueux de vouloir résumer en quelques mots la différence entre les traditions lexicographiques francophones et anglophones en ce qui concerne l’iconographie. Il y aurait là de quoi faire une autre thèse… REFCE DS BEJOINT ?